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La prison de Fresnes, au sud de Paris, où un détenu a été testé positif au Covid-19, comme l'a rapporté l'AFP le 14 mars dernier. La prison de Fresnes, au sud de Paris, où un détenu a été testé positif au Covid-19, comme l'a rapporté l'AFP le 14 mars dernier.  

Les prisons françaises sous haute pression face à l’épidémie de coronavirus

L’épidémie de Covid-19 progresse en France, bouleversant le quotidien de ses habitants et faisant aller crescendo la tension dans les établissements pénitentiaires du pays. Près de 71 000 détenus se retrouvent en effet totalement privés de contacts avec des personnes extérieures, en raison de mesures sanitaires. L’aumônier national des prisons, le père Jean-François Penhouët, fait part de son inquiétude.

Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Une privation de liberté radicale, aux conséquences potentiellement explosives. Mardi 17 mars, alors que la France entrait dans son premier jour de confinement, la Garde des Sceaux Nicole Belloubet a annoncé la suspension des «parloirs famille» dans les prisons, ces moments où les détenus reçoivent la visite de leurs proches. Les permissions de sorties et les remises en liberté ont elles aussi été suspendues. Finies également toutes les activités faisant appel à des intervenants extérieurs - travail, formation professionnelle, activités socio-culturelles et d'enseignement. Sont maintenues «les promenades ainsi que les activités en plein air ou en espace non confiné», avec une limitation du nombre de détenus «présents simultanément sur une cour ou un terrain de sport».

Un défi pour des prisons surpeuplées

Ces mesures ont pour but de limiter au maximum les risques sanitaires liés à l’épidémie de coronavirus qui frappe durement les pays européens. Mais elles isolent totalement du monde extérieur les quelque 71 000 détenus qui peuplent les établissements pénitentiaires français (pour un peu plus de 61 000 places disponibles), et mettent à rude épreuve leurs 30 000 surveillants. Plusieurs associations redoutent des effets dévastateurs derrière les barreaux, avec un scénario «à l’italienne», comme dans la péninsule où les prisons sont le théâtre de mutineries et de rares scènes de violence depuis près de deux semaines.

Dans un communiqué publié mercredi 18 mars, le syndicat CGT pénitentiaire a réclamé un allègement urgent des détentions, et «un décret de grâce semble incontournable» pour les courtes peines, lit-on dans ce message.

Avocats et aumôniers de prison lancent également l’alerte. C’est la cas du père Jean-François Penhouët, prêtre de la Mission de France, aumônier à la prison de Fleury-Merogis depuis 11 ans et aumônier national des prisons depuis 6 ans. Il nous parle d’abord des risques – suicides et violence - et de la difficulté de trouver des solutions . Cette situation est aussi l’occasion d’une plus grande solidarité spirituelle entre les personnes confinées et les détenus.

Entretien avec le père Jean-François Penhouët

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23 mars 2020, 08:57