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L'accolade entre le président du Mozambique, Filipe Nyusi, et le chef de la Renamo, Ossufo Momade, le 1er août 2019. L'accolade entre le président du Mozambique, Filipe Nyusi, et le chef de la Renamo, Ossufo Momade, le 1er août 2019. 

Le Mozambique s’engage sur un parcours de réconciliation et de paix

L’accord signé jeudi à Gorongosa, au centre du pays, entre le président Filipe Nyusi et le chef de la Renamo Ossufo Momade, a mis fin à des décennies de conflit entre le pouvoir central et l’ancien groupe rebelle, devenu le principal part d’opposition.

Francesca Sabatinelli – Cité du Vatican

Cet accord historique place le Mozambique dans une dynamique positive, à un mois de la visite du Pape François, qui sera sur place les 5 et 6 septembre prochains. Depuis la fin, en 1992, de la guerre civile qui avait fait un million de morts, le Mozambique a vécu un long parcours de négociations qui a mené à cet accord du 1er août 2019 à la convocation d’élections générales pour le 15 octobre prochain.

Parmi les protagonistes de ce long chemin de négociations figure la communauté de Sant’Egidio, et notamment don Angelo Romano, un prêtre dont la connaissance de ce pays lui a valu d’être médiateur de l’Union européenne pour ces négociations. Pour lui, la signature d’hier représente un grand succès, comme il l’a expliqué au micro de Radio Vaticana Italia, en précisant que la reprise d’affrontements armés en 2016 avait fait craindre une reprise de la guerre, 24 ans après la signature des accords de Rome, au siège de Sant’Egidio justement.

Mais ces derniers temps, le climat s’est apaisé grâce aux efforts du gouvernement en vue d’une réforme institutionnelle. «Une réforme de décentralisation, qui était l’une des demandes de la Renamo, vient d’être faite. Elle permettra l’élection des gouverneurs, alors qu’ils étaient jusqu’à présent nommés par le gouvernement. Cela donnera donc à l’opposition de gouverner certaines régions du pays, comme cela arrive en Italie. C’est une croissance démocratique institutionnelle qui accompagne la consolidation de la paix», explique don Angelo Romano.

Une nouvelle génération attachée à la paix

Il se félicite de la maturité démocratique de ce pays, en remarquant que désormais la plus grande partie de la population est née après 1992. «Il y a donc une “génération de la paix” qui n’a pas connu la guerre et qui ne veut pas la connaître. Je crois que c’est la meilleure garantie pour un Mozambique de paix», se réjouit le prêtre italien.

Il souligne que l’échéance de la visite du Pape François a certainement motivé les deux parties pour signer le paix avant son arrivée. Il a remarqué un détail étonnant en suivant la cérémonie sur une chaine de télévision mozambicaine: «Sur l’écran, depuis plusieurs jours, la télévision mozambicaine retransmet toutes ses émissions avec une photographie du Pape en haut à gauche.  Donc, durant la signature, il y avait le président du Mozambique, le président de la Renamo, mais il y avait aussi le Pape François en haut à gauche, qui souriait ! Cette image m’a frappé, on avait vraiment l’impression que le Pape était présent, même s’il n’était pas là physiquement. La visite du Pape a en quelque sorte contribué à établir un climat positif dans le pays» et à faire avancer la paix, souligne don Romano.

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02 août 2019, 18:17