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Le Pape François lors de sa rencontre avec la communauté rom de Blah, le 2 juin 2019 Le Pape François lors de sa rencontre avec la communauté rom de Blah, le 2 juin 2019 

Donner sa chance à la communauté rom

Ils n’occupent plus la Une des médias, mais en France, la communauté rom est victime de persécutions. À 80 ans, le père Arthur continue de se battre pour que la société respecte enfin cette communauté.

Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican

C’est toute une vie au service des plus démunis, dont les dix dernières années consacrées au combat en faveur du respect de la communauté rom. Il s’appelle Arthur Hervet, mais dans la région lilloise dans le nord de la France, tout le monde le connaît sous le nom de Père Arthur, souvent au volant des deux camions de son association «Père Arthur, ami des pauvres» qui vient en aide à la communauté rom. Deux bolides qui se nomment Ave Maria et Hallelujah, «pour pouvoir dire aux gens, c’est Jésus et Marie qui viennent au secours de ce peuple»

À 80 ans, le père Arthur veut finir sa vie auprès de la communauté rom à qui il a tant donné, et qui lui a tant rendu. «Je voudrais mourir parmi ce peuple-là», confie-t-il. Il tient à parler à Radio Vatican pour d’abord remercier le Pape François pour les mots qu’il a eu en Roumanie à propos des Roms. Lors de ce voyage apostolique, le Saint-Père s’est rendu dans le plus ancien quartier de la ville de Blaj, dans la petite chapelle dédiée à l’apôtre saint André et au bienheureux Ioan Suciu, où il a tenu à rencontrer le peuple rom. 

Après avoir affirmé que l’Église était un lieu de rencontre, le Souverain Pontife a avoué avoir porté un poids dans son cÅ“ur, celui «des discriminations, des ségrégations et des mauvais traitements subis par votre communaut黫Je demande pardon â€“ au nom de l’Église, au Seigneur et à vous – pour les fois où, au cours de l’histoire, nous vous avons discriminés, maltraités ou regardés de travers, avec le regard de Caïn et non pas celui d’Abel, et où nous n’avons pas été capables de vous reconnaître, de vous valoriser, et de vous défendre dans votre singularité», avait alors déclaré avec gravité le Saint-Père.

Une communauté persécutée

«J’aimerais qu’il puisse aussi dire la même chose ici en France, lorsque les Roms sont considérés comme des sous-humains», ajoute le père Arthur, expliquant que la communauté rom est avant toute une communauté chrétienne. «La plupart sont évangéliques, mais tous sont chrétiens»«Tous les jours, ils prient, le matin parce que le soleil se lève et le soir parce que la police n’est pas venue les chasser»

En France, la communauté rom est estimée entre 15 000 et 30 000 personnes. Européens à part entière, ils viennent pour la plupart de Bulgarie ou de Roumanie. Bien trop souvent, ils sont victimes d’antitsiganisme, un terme inscrit dans la liste des discriminations établie par le Conseil de l’Europe. Un des derniers exemples en France date de mars 2019 : après une fausse information accusant des Roms d’avoir enlevé des enfants pour alimenter un trafic d’organes, une expédition punitive a été organisée en Seine-Saint-Denis. Une vingtaine de personnes armées de bâtons se sont introduites dans un pavillon squatté par des Roms, prêt à en découdre. &±ô²¹±ç³Ü´Ç;´¡³ÜÂá´Ç³Ü°ù»å’h³Ü¾±, estime le père Arthur, les Roms n’ont pas bonne réputation. Pourquoi ? Parce que ce sont des pauvres et les pauvres, c’est toujours mauvais».

Donner leur chance

Le souhait du père Arthur est simple : que la société donne leur chance aux Roms. Quand les Portugais sont arrivés en France dans les années 1960-1970, cela a été une chance pour l’Église de France, tout comme la vague d’immigration italienne à travers les siècles. Fier de ces exemples, l’octogénaire assomptionniste voit les Roms comme une chance pour l’Église de France. «Ce peuple ne demande qu'une chose, c’est de vivre et de croire que le soleil est fait pour tout le monde, mais la pluie aussi».

Entretien avec le père Arthur

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03 août 2019, 08:20