RDC : Félix Tchisekedi à l’épreuve du pouvoir
Olivier Bonnel-Cité du Vatican
En République Démocratique du Congo, les partisans du nouveau président Félix Tshisekedi et de son prédécesseur, Joseph Kabila, ont décidé de mettre en place «une coalition gouvernementale». Selon un texte publié le 6 mars par les formations politiques des deux leaders, ils expriment leur volonté commune de gouverner ensemble. Il s’agit selon leurs termes de préserver «les acquis de l'historique passation pacifique du pouvoir qui a eu lieu le 24 janvier 2019, de conforter le climat de paix ainsi que la stabilité du pays (...) et de faciliter la mise en place rapide d'un gouvernement de plein exercice».
Le 2 mars dernier, Félix Tshisekedi présentait à Kinshasa son programme d’urgence pour les 100 premiers jours de son mandat, qui comporte notamment la réhabilitation d’infrastructures mais aussi des mesures en faveur de l’emploi et d’autres concernant la sécurité dans les zones du pays en conflit. Parmi ses propositions figuraient aussi des mesures dites de «décrispation» comme la libération de prisonniers politiques. Si cette dernière mesure était attendue, l’inconnue reste la véritable marge de manÅ“uvre politique du nouveau président congolais alors que l’influence de Joseph Kabila est encore forte sur les institutions du pays.
Le clan Kabila très majoritaire à l’assemblée
Cap pour le changement (Cach), la plateforme politique du président Tshisekedi, ne compte en effet qu'une cinquantaine d'élus nationaux sur un total de 485 députés de l'Assemblée nationale, alors que les membres de la formation de Joseph Kabila, le FCC (Front commun pour le Congo) représentent une large majorité parlementaire avec 341 élus.
Le président Tshisekedi avait prévenu dans une déclaration qu'il n'accepterait pas d'être «un président qui règne mais qui ne gouverne pas».
L’éclairage de Roland Pourtier, professeur émérite à l’université Paris-1 Sorbonne et spécialiste de la République Démocratique du Congo.
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