En ´¡°ù³¾Ã©²Ô¾±±ð, l'heure de transformer la révolution en politique
Marine Henriot - Cité du Vatican
70,45%. C’est le score avec lequel la coalition de Nikol Pachinian en Arménie a triomphé aux élections législatives anticipées de ce dimanche 9 décembre. Quelques mois après le soulèvement populaire, le leader de la révolution de velours transforme donc l’essai et a désormais la majorité au Parlement.
Nikol Pachinian, un ancien journaliste de 43 ans, est arrivé au pouvoir en Arménie en mai dernier après avoir mené pendant plusieurs semaines des manifestations massives contre le gouvernement alors en place depuis plus de dix ans. Mais, jusqu'à aujourd'hui, le nouveau Premier ministre ne contrôlait pas le Parlement. Bloqué dans la mise en place de ses réformes, il s’est ainsi mis d’accord avec les députés pour qu'ils échouent deux fois consécutivement à élire un nouveau chef de gouvernement: un prétexte pour la dissolution du Parlement et la convocation d'élections législatives anticipées.
Révolution économique
Alors qu’il glissait son bulletin dans l’urne ce dimanche, Nikol Pachinian a promis de développer la démocratie et de faire une révolution économique. «C’est le principal défi, faire en sorte que cette révolution de velours ait un volet économique», explique Gaïdz Minassian, enseignant-chercheur à Sciences Po Paris. Les Arméniens attendent en effet des mesures en terme de transparence de l’activité commerciale, de lutte contre la corruption mais aussi en terme de confiance entre les autorités et la société civile, continue Gaïdz Minassian.
Autre dossier sur lequel est également attendu Nikol Pachinian: la paix entre l’Arménie et l'Azerbaïdjan. Les deux pays sont encore techniquement en guerre et les tensions sont fortes à la frontière, notamment autour du Haut-Karabagh. Par ailleurs, le Premier ministre devra se pencher sur les dossiers de politique étrangère, il promet de «sceller davantage l'alliance stratégique avec la Russie et en même temps de renforcer la coopération avec les Etats-Unis et l'Union européenne».
Faire voter les morts
Près d’un électeur sur deux s’est rendu aux urnes, 48,6% de participation. Un chiffre certes moins élevé que les derniers scrutins dans le pays, «c’est là qu’on voit les travers de l’ancien régime qui faisait voter les exilés, les immigrés et les morts», explique Gaïdz Minassian, qui justifie aussi le taux de participation plus faible par une certaine lassitude des citoyens après neuf mois de confusion politique. Pour autant, «la victoire est nette.»
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