À ±á²¹Ã¯³Ù¾±, exaspération sociale et crise politique
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
Après trois jours de silence, le président haïtien a finalement pris la parole mercredi 21 novembre. Contesté par la rue et l’opposition, Jovenel Moïse a tenu à réaffirmer sa légitimité en appelant au respect de la Constitution et au calme. «La démocratie demande que les règles du jeu soient respectées comme la Constitution l’exige», a-t-il tonné en créole lors d’une brève allocution télévisée.
Entre trois et onze personnes, selon les sources, ont été tuées depuis dimanche 18 novembre à travers tout le pays, lors de manifestations et d’affrontements avec les forces de l’ordre. Les motifs de colère sont divers. Il y a d’abord le scandale de corruption Petrocaribe, du nom de ce programme vénézuélien accordant du pétrole à des tarifs préférentiels à plusieurs pays d'Amérique latine et des Caraïbes. Plusieurs proches du pouvoir et de l’ancien président Michel Martelly sont impliqués. Le président actuel, Jovenel Moïse avait promis de lutter contre la corruption, mais n’a encore pris aucune mesure.
Il y a aussi l’opposition qui profite de l’occasion et d’un mécontentement général pour réclamer la démission du chef de l’État, responsable selon elle, d’une situation économique et sociale encore très précaire. Fer de lance de ces critiques, Moïse Jean-Charles, arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2016, qui n’a pas hésité à défier le pouvoir dans son fief dans le nord de l’île.
La population dans l’attente
À cela, s’ajoute l’exaspération d’une partie de la population qui n’en peut plus de vivre dans des conditions difficiles, et qui, dans certains quartiers, notamment de Port-au-Prince, la capitale, profitent de la situation pour piller.
En attendant, la situation demeure extrêmement confuse comme nous le confirme le directeur général de Caritas Haïti, le père Jean-Hervé François.
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