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Port-au-Prince sous les d¨¦bris et d¨¦combres, mercredi 21 novembre 2018. Port-au-Prince sous les d¨¦bris et d¨¦combres, mercredi 21 novembre 2018. 

? Ha?ti, exasp¨¦ration sociale et crise politique

Les manifestations se poursuivent en Ha?ti depuis dimanche 18 novembre pour r¨¦clamer un proc¨¨s dans le scandale de corruption Petrocaribe et pour r¨¦clamer la d¨¦mission du pr¨¦sident Jovenel Mo?se. Plusieurs objets de m¨¦contentement se conjuguent pour cr¨¦er une situation tr¨¨s ?confuse? comme l¡¯explique le directeur g¨¦n¨¦ral de Caritas Ha?ti, le p¨¨re Jean-Herv¨¦ Fran?ois.

Entretien réalisé par Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican

Après trois jours de silence, le président haïtien a finalement pris la parole mercredi 21 novembre.  Contesté par la rue et l¡¯opposition, Jovenel Moïse a tenu à réaffirmer sa légitimité en appelant au respect de la Constitution et au calme. «La démocratie demande que les règles du jeu soient respectées comme la Constitution l¡¯exige», a-t-il tonné en créole lors d¡¯une brève allocution télévisée. 

Entre trois et onze personnes, selon les sources, ont été tuées depuis dimanche 18 novembre à travers tout le pays, lors de manifestations et d¡¯affrontements avec les forces de l¡¯ordre. Les motifs de colère sont divers. Il y a d¡¯abord le scandale de corruption Petrocaribe, du nom de ce programme vénézuélien accordant du pétrole à des tarifs préférentiels à plusieurs pays d'Amérique latine et des Caraïbes. Plusieurs proches du pouvoir et de l¡¯ancien président Michel Martelly sont impliqués. Le président actuel, Jovenel Moïse avait promis de lutter contre la corruption, mais n¡¯a encore pris aucune mesure.

Il y a aussi l¡¯opposition qui profite de l¡¯occasion et d¡¯un mécontentement général pour réclamer la démission du chef de l¡¯État, responsable selon elle, d¡¯une situation économique et sociale encore très précaire. Fer de lance de ces critiques, Moïse Jean-Charles, arrivé troisième à l¡¯élection présidentielle de 2016, qui n¡¯a pas hésité à défier le pouvoir dans son fief dans le nord de l¡¯île.

La population dans l¡¯attente

À cela, s¡¯ajoute l¡¯exaspération d¡¯une partie de la population qui n¡¯en peut plus de vivre dans des conditions difficiles, et qui, dans certains quartiers, notamment de Port-au-Prince, la capitale, profitent de la situation pour piller.

En attendant, la situation demeure extrêmement confuse comme nous le confirme le directeur général de Caritas Haïti, le père Jean-Hervé François.

Entretien avec le père Jean-Hervé François, directeur général de Caritas Haïti

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22 novembre 2018, 08:02