ĂŰĚŇ˝»ÓŃ

Un ouvrier allemand dans l'aciĂ©rie de Salzgitter, le 17 mars 2015. Un ouvrier allemand dans l'aciĂ©rie de Salzgitter, le 17 mars 2015. 

Washington fait craindre une guerre commerciale "féroce"

Le prochain G7 au Canada s’annonce houleux. Les Etats-Unis ont mis leur menace à exécution. Depuis vendredi 1er juin, l’administration de Donald Trump impose, «au nom de la protection de la sécurité nationale», des taxes douanières de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur l’aluminium en provenance de l’UE, du Mexique et du Canada.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

C’est la fin d’une exemption temporaire accordée aux alliés des Etats-Unis. Les Européens, Mexicains et Canadiens sont désormais visés au même titre que la Chine ou la Russie.

Le premier à avoir réagi fut le Canada, premier exportateur d'aluminium aux États-Unis et deuxième exportateur d'acier derrière les Européens. Le Premier ministre Justin Trudeau a dénoncé ces tarifs «inacceptables» et annoncé à son tour des mesures protectionnistes à partir du 1er juillet, frappant l’acier que les Américains vendent eux-mêmes en masse chez leur voisin, mais aussi une longue liste de produits de grande consommation, tels que les yaourts, le sucre, ou les machines à laver.

 

Le Mexique a promis des mesures équivalentes sur différents produits , certains aciers, des fruits et des fromages, qui  «seront en vigueur tant que le gouvernement américain n'éliminera pas les taxes imposées».

En Europe, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a estimé que les Etats Unis ne laissaient d’autre choix que « de porter ce conflit devant l’Organisation mondiale du commerce et d'imposer des droits de douane supplémentaires à des produits en provenance des USA ». Alcool, tabac, jeans et Harley Davidson sont dans le collimateur.

Le président français a qualifié la décision américaine « d’erreur », la jugeant «illégale». La chancelière allemande se dit, elle, alarmée par la possibilité d’une «escalade qui nuira à tout le monde»

Julien Vauday est maître de conférences en économie à l’université Paris XIII. Selon lui Donald Trump est passé à l’action à des fins électorales, mettant cependant le multilatéralisme en danger. Il estime qu’une guerre commerciale «féroce» est réellement à craindre, l’OMC étant affaiblie et mise de côtés.

Entretien avec Julien Vauday

 

 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

02 juin 2018, 10:05