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Des migrants mexicains à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, le 21 juin 2018. Des migrants mexicains à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, le 21 juin 2018.  

Aux États-Unis, parents et enfants migrants peinent à se retrouver

«Tolérance zéro», c’est la ligne de Donald Trump concernant l’immigration illégale dans son pays. Une politique qui a mené plus de 2 300 enfants à être séparés dans leur famille à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Face au tollé de cette mesure, le président américain a fait volte-face mercredi et a annoncé que les mineurs allaient retrouver leurs parents. Mais dans les camps, les retrouvailles se font attendre.

Marine Henriot. avec agences - Cité du Vatican 

«La situation est absolument chaotique», raconte le président d’une association américaine pour les droits de l’Homme. «À chaque instant je me demande comment va-t-elle ? A-t-elle mangé ?» témoigne une mère salvadorienne mortifiée à l’AFP. Les témoignages de parents sans nouvelles de leurs enfants affluent. 

Qu’importe, Donald Trump parle lui, «d’histoires bidon de tristesse et de deuil» relayées par les démocrates à des fins législatives. Puis il a rassemblé, comme il l'a déjà fait à de nombreuses reprises en campagne, des familles de victimes de crimes perpétrés par des immigrants sans-papiers.

Il faut dire que l’émotion provoquée par cette politique impitoyable arrive avec son lot d’histoires et de photos fausses. Au moins trois images, largement partagées sur les réseaux sociaux ces derniers jours, illustrent des situations qui ne sont pas celles vécues par les 2342 enfants détenus en raison de leur statut migratoire irrégulier. C’est le cas de la photo de cette petite fille hondurienne de deux ans en pleurs : cette image a même contribué à déclencher des donations d'un total de plus de 18 millions de dollars à une association texane d'aide aux migrants appelée RAICES. Une autre image présente des camps aux Étas-Unis alors qu'il s'agit d’enfants palestiniens attendant la distribution de nourriture à Hébron.

Pas de loi pour empêcher définitivement les séparations

De quoi donner de l’eau au moulin de l’administration Trump. Les élus du Congrès à Washington semblent loin de voter une loi qui empêcherait définitivement ces séparations à l'avenir, quel que soit l'occupant de la Maison Blanche. Un vote clé sur une réforme de l'immigration proposée par la majorité républicaine a été reporté à la semaine prochaine à la Chambre des représentants, faute de consensus dans ses rangs.

La marine américaine envisage d'ériger des camps sur des bases aériennes désaffectées pour détenir des dizaines de milliers de migrants supplémentaires dans les mois à venir, selon un document interne cité vendredi par le magazine Time. Selon ce document, l'US Navy pourrait répondre à la demande de Donald Trump de mettre à la disposition des autorités tout bâtiment pouvant être utilisé pour loger des migrants, voire de construire de nouvelles installations, en construisant des camps de tentes «temporaires et austères» sur des pistes d'atterrissage abandonnées. Les chiffres sont pharaoniques: 47 000 personnes personnes pourraient atterir vers San-Francisco, 47 000 dans le sud de la Californie et 25 000 dans l'Alabama. 

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23 juin 2018, 12:30