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Des participants au lancement de campagne de lutte contre la traite des ¨ºtres humains, samedi 8 f¨¦vrier 2025. Des participants au lancement de campagne de lutte contre la traite des ¨ºtres humains, samedi 8 f¨¦vrier 2025. 

Le PACTPAN a lanc¨¦ la campagne de lutte contre la traite des ¨ºtres humains

Plus de 20.000 ont particip¨¦ samedi 8 f¨¦vrier 2025 ¨¤ un webinaire organis¨¦ par le R¨¦seau panafricain de th¨¦ologie catholique et de pastorale (PACTPAN) au cours duquel a ¨¦t¨¦ lanc¨¦ la campagne de lutte contre la traite des ¨ºtres humains. Connect¨¦s ¨¤ partir de plus de plus 40 pays, les participants ont ¨¦chang¨¦ et fait des propositions sur des actions ¨¤ mener pour combattre et ¨¦radiquer des r¨¦alit¨¦s honteuses d¡¯ici 2030.

Stanislas Kambashi, SJ et Paul Samasumo ¨C Cité du Vatican

«Redonner l'espoir à l¡¯Afrique» était le thème de ce webinaire. Le 8 février l¡¯Église célébrait sainte Joséphine Bakhita, fille soudanaise faite esclave puis devenue religieuse en Italie. Le PACTPAN a choisi ce jour pour lancer sa campagne de sensibilisation et de conscientisation pour susciter des actions susceptibles de mettre fin à la traite des êtres humains et à l¡¯esclavage moderne. De nombreux participants à cette campagne ont fait des marches à travers des rues de leurs ville, la majorité ont commencé à partir de 7.00 du matin. Ils se sont ensuite connectés, avec beaucoup d¡¯autres à partir de l¡¯Afrique, de l¡¯Europe de l¡¯Amérique et de l¡¯Asie, à 13h.00, heure de Nairobi. La conférencière principale du jour était la vice-présidente de l¡¯Ouganda, Jessica Alupo.


Face à la traite des êtres humains, le silence n¡¯est pas une option

Dans son mot d¡¯introduction précédant le moment de prière de représentants de différentes religions, la s?ur Léonida Katunge, Coordinatrice du projet de lutte contre la traite des êtres humains en Afrique, a souligné que ces participants s¡¯étaient réunis comme une «Équipe pour faire face à la grave injustice de la traite des êtres humains, un crime qui continue à priver d'innombrables personnes de la dignité et de la liberté que Dieu leur a données». Face à ce drame, le silence n¡¯est pas une option. Dans un élan de solidarité, «L'Afrique doit se lever¡­ agir» et dire «Assez», à travers des «des politiques et des mesures d'application plus strictes à l'encontre des trafiquants et de ceux qui alimentent ce commerce diabolique». Le PACTPAN entend s¡¯engager et faire des plaidoyers dans ce sens.

Les participants au lancement de campagne de lutte contre la traite des êtres humains, samedi 8 février 2025.
Les participants au lancement de campagne de lutte contre la traite des êtres humains, samedi 8 février 2025.

Les défis de l'exportation de main-d'?uvre

Le point saillant du webinaire a été le discours d'ouverture prononcé par la vice-présidente de la République d'Ouganda, Jessica Alupo, un ancien officier militaire. Elle s'est exprimée sur le thème «Restaurer l'espoir en Afrique: un appel du Jubilé pour mettre fin à la traite des êtres humains». Mme Alupo a souligné que les violations des droits de l'homme transcendent les frontières, les cultures et les économies. Elle a trouvé inquiétant que l'exportation de la main-d'?uvre vers d'autres pays devient aujourd'hui une forme de traite illégale des êtres humains.

«Lorsque l'exportation légale de main-d'?uvre fonctionne parallèlement au trafic clandestin d'êtres humains et que, dans le même temps, des centaines de milliers de jeunes hommes et de jeunes femmes désespérés qui tentent d'échapper à la pauvreté, aux guerres et aux maladies tombent entre les mains de trafiquants et de marchands d'esclaves, meurent d'épuisement dans les déserts, sont dévorés dans les jungles ou se noient en mer... une étrange normalité se met en place. Elle passe inaperçue ou est ignorée, mais elle reste une tache de plus en plus grande sur notre humanité collective», a-t-elle déclaré.


La traite des êtres humains, une crise mondiale

La vice-présidente a souligné que la traite des êtres humains n'est pas seulement un problème national, mais une crise mondiale qui exige une réponse concertée et multiforme. Avec environ 40 millions de personnes piégées dans diverses formes d'esclavage moderne, Mme Alupo a brossé un tableau sombre de l'exploitation par le travail forcé, l'exploitation sexuelle et d'autres pratiques odieuses ciblant les membres les plus vulnérables de la société.

Elle a dénoncé l'utilisation abusive des progrès technologiques et des médias sociaux, qui offrent désormais aux trafiquants de nouveaux outils de recrutement et d'exploitation, compliquant ainsi les efforts déployés pour lutter contre ce fléau.

La traite ne concerne pas seulement les victimes

Faisant allusion à la législation positive adoptée par le gouvernement ougandais, Mme Alupo a appelé à une action urgente et à des efforts de collaboration de la part de différents secteurs - y compris les chefs religieux, les experts juridiques, les ONG et le secteur privé - pour lutter contre la traite des êtres humains. Elle a souligné qu'il ne s'agit pas simplement d'un défi juridique ou opérationnel, mais d'un impératif moral qui exige une position unifiée contre cette violation des droits de l'homme fondamentaux.

En conclusion, Mme Alupo a rappelé aux participants que la traite des êtres humains ne concerne pas seulement les victimes. Il s'agit de la dignité humaine, de la justice et de la liberté pour tous. L'année jubilaire, a-t-elle déclaré, invite chacun à être un ambassadeur de l'espérance. La traite des êtres humains concerne tout le monde et chacun a la responsabilité individuelle de devenir une lueur d'espoir et un défenseur de l'intégrité et de la dignité de toutes les personnes à travers l'Afrique et au-delà.

Des participants au lancement de campagne de lutte contre la traite des êtres humains, samedi 8 février 2025.
Des participants au lancement de campagne de lutte contre la traite des êtres humains, samedi 8 février 2025.

Une crise mondiale qui nécessite des actions concertées

Le père Steph Okello, représentant le cardinal Fridolin Ambongo, président du Symposium des Conférences épiscopales d¡¯Afrique et Madagascar (SCEAM), a indiqué que la traite des êtres humains, ainsi que tous les types de migration forcée, sont au c?ur des préoccupations du Centre de prévention et de contrôle des drogues du SCEAM. Il a souligné que «La traite des êtres humains est une crise mondiale qui nécessite une approche et une collaboration mondiales». Il a constaté qu¡¯il existe un grand nombre de lois, de politiques et de protocoles relatifs à la traite des êtres humains. Mais les mobiles qui favorisent la traite persistent également, comme les intérêts financiers, la demande d¡¯une main-d'?uvre bon marché, la prostitution, la pauvreté et le chômage, les récits des «Eldorado» dans d¡¯autres parties du monde, l¡¯ignorance. Face à réalités, le père Okello estime qu¡¯il faut intensifier les initiatives visant à favoriser une gouvernance efficace, renforcer le plaidoyer en faveur de stratégies appropriées pour faire face au changement climatique, renforcer le soutien à une législation forte, transparente et applicable qui protège les victimes et punit les trafiquants, intensifier les efforts pour générer des fonds pour cette campagne et continuer à prier et à participer activement à des telles luttes.

Un défi pour les sections nationales

Parmi les autres intervenants de cette conférence en ligne, l'un des organisateurs et coordinateurs du PACTPAN, le professeur Stan Chu Ilo. Il a rallié les participants et les a exhortés à dire que les différents PACTPAN nationaux devaient se lancer dans le nouveau projet de lutte contre les droits de l'homme. «Nous devons reproduire ce qui s'est passé ici dans nos différentes nations. Construisons des partenariats avec nos évêques, nos frères et s?urs d'autres églises et confessions. Nous avons besoin de sections nationales (PACTPAN) fortes, efficaces, courtoises et stratégiques», a déclaré le père Stan.


Le traumatisme des survivants

Peter Benjamin, un survivant de la traite des êtres humains, a raconté son calvaire depuis le Benin, dans l'Etat d'Edo, jusqu'à la captivité en Libye où les trafiquants les battaient violemment tant que leurs parents au Nigeria n'envoyaient pas d'argent pour payer leur libération. Après une évasion ratée, il a été poignardé par les trafiquants. Pour sa part, Deborah, une ressortissante kenyane qui a également survécu à la traite des êtres humains, a parlé de son calvaire en Arabie Saoudite entre 2020 et 2022. Au lieu d'un travail domestique, elle s'est retrouvée esclave. Elle a raconté que quatre de ses collègues sont morts. Elle consacre désormais sa vie au sauvetage d'autres femmes encore piégées dans des conditions similaires. Elle a aidé plus de 700 victimes de la traite. Les trafiquants ne sont pas satisfaits d'elle et elle se déplace constamment par crainte des trafiquants qui veulent la réduire au silence.

La prochaine campagne aura lieu le 31 juillet 2025. Elle devra viser, notamment, une étude des les lois internationales, régionales et nationales contre la traite des êtres humains, la sensibilisation des populations à la base, la formation des comités de travail composés d'avocats, de fonctionnaires, d'agents d'immigration, de personnes âgées, de jeunes, de femmes et d'enfants, la planification du suivi et de l¡¯évaluation de l¡¯impact des campagnes menées.

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10 f¨¦vrier 2025, 17:21