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Vianney Gilliot – Cité du Vatican

«C’est toute l’Église qui est à Paris qui veut exprimer son désir ardent que ces jours qui viennent de la réouverture de Notre-Dame, soient pour tous des jours de communion», a assuré le diocèse de Paris via son internet. Cette joie qui a vocation à habiter la communauté des croyants et même au-delà est donnée en avant-goût ce vendredi. La statue qui avait été retrouvée intacte au milieu des décombres de l’incendie de 2019 est un marqueur historique et spirituel majeur de l’édifice religieux.

Le visage de Notre-Dame de Paris

C’est elle qui «la première, fera symboliquement son retour à Notre-Dame», a expliqué Mgr Laurent Ulrich dans une conférence de presse donnée ce mercredi. En effet, le premier rendez-vous en marge de l’ouverture est donné ce vendredi 15 novembre à 18h pour la procession qui accompagnera le transfert de la «Vierge du Pilier» jusque dans la cathédrale et qui se poursuivra par une veillée de prière sur le parvis de la cathédrale.

Cette statue à taille humaine de la Vierge Marie portant l’enfant Jésus est disposée depuis deux siècles au pied du pilier Sud-Ouest de la croisée du transept de l’édifice religieux. La représentation de cette Vierge à l’enfant symbolise la maternité divine de Marie, la «Stabat Mater», qui se traduit par la «Mère debout» au pied de la croix. Elle incarne ainsi le visage de Notre-Dame.

Une Vierge qui appelle les c?urs à elle

Le visage de la Vierge a croisé le flot des croyants qui viennent prier Notre-Dame depuis son installation en 1818 par l'architecte Viollet-le-Duc. Nombre d'entre eux ont laissé une trace de ce que représente la Mère de Dieu, à travers cette statue au pied du pilier Sud du ch?ur.

C’est un soir de Noël 1886 que le poète Paul Claudel assiste sans conviction à la messe et aux vêpres en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Assis en face de la Vierge au Pilier, c’est devant elle qu’il se convertit. «J’étais debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du ch?ur. C’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon c?ur fut touché et je crus». (extrait de Ma Conversion, 1913, Paul Claudel).

Une décennie plus tard, Joris-Karl Huysmans fait une description spirituelle de cette statue dans son roman «La Cathédrale»: «Peut-être qu’en parvenant à empreindre en même temps sur la face de Notre-Dame ces deux sentiments opposés, la quiétude et la crainte, le sculpteur a voulu lui faire traduire à la fois l’allégresse de la Nativité et la douleur prévue du Calvaire».

Le programme de la procession et de la soirée de prière est à retrouver sur le du diocèse de Paris.