Le centre multiconfessionnel des JO, témoin de l’esprit olympique
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Au nord du village olympique de Paris 2024, tout près du centre anti-dopage se trouve le centre multiconfessionnel. Tous les jours des Jeux, de 7h à 23h, une centaine d’aumôniers des cinq grandes religions accueillent les athlètes et proposent un accompagnement et un soutien spirituel.
Le centre dispose d’une grande salle commune où il est possible de discuter mais aussi de regarder les épreuves en direct des Jeux olympiques. Chacune des religions représentées dispose d’une salle pour offrir la possibilité d’un temps de prière plus recueilli.
«Tous les athlètes peuvent venir sans aucune difficulté, ils sont toujours bien accueillis. Et puis, même s'ils ont fini de prier ou de rencontrer quelqu'un, ils peuvent même s'asseoir dans la salle commune, une sorte de salon. C'est très convivial et on s'adapte à la demande de chacun», explique Mgr Emmanuel Gobilliard, délégué du Saint-Siège pour les Jeux olympiques et paralympiques.
Un lieu Å“cuménique
Pour le mouvement olympique, les cinq grandes religions sont l'hindouisme, le bouddhisme, l'islam, le judaïsme et le christianisme. «Ça veut dire, et c'est très beau, que tous les chrétiens sont rassemblés dans le même lieu. Notre lieu de rassemblement pour les chrétiens est Å“cuménique», remarque Mgr Emmanuel Gobilliard.
Ainsi, un temps de prière entre chrétiens a lieu deux fois par jour dans le centre. Mais la messe est célébrée à 300 mètres, en dehors du village olympique, dans l’église de Saint-Ouen-le-Vieux. «C'est plus calme, plus extérieur, plus intime aussi pour les athlètes», continue Mgr Emmanuel Gobillard. Deux messes en français par jour sont célébrées, et s’y ajoutent des messes dans d’autres langues, en polonais, en anglais…
Faire tomber les préjugés
Le centre n’est toutefois pas connu par tous les athlètes. C’est ainsi que les sportifs fidjiens ont improvisé un moment de louange dans une rue du village olympique, comme l’a rapporté la joueuse de water-polo australienne Tilly Kearns sur son compte .
Dans le centre, les aumôniers se croisent, se côtoient, vivent ensemble, ce qui permet de faire tomber certains préjugés. «C'est très étonnant de voir à quel point parfois des gens d’autres religions qui me croisent me disent: “je pensais pas que les catholiques étaient capables de prendre le temps de prier en silence“», raconte l’évêque en charge des JO pour l’Église de France.
L’esprit olympique
Le centre multiconfessionnel se trouve ainsi être un des lieux d’expression privilégiés de l’esprit olympique et de la saine compétition, estime Mgr Emmanuel Gobilliard,
Pour lui, «cette saine compétition est vécue aux Jeux Olympiques avec humour et avec surtout beaucoup de charité et beaucoup de respect les uns vis à vis des autres. Par exemple, deux athlètes serbes de l’équipe de volley, défaits par l’équipe de France se sont amusés de recevoir une bénédiction de la part d’un prêtre français».
Le centre accueillera les sportifs jusqu’à la fin des Jeux olympiques le 11 août prochain.
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