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Olivier Bonnel-Cité du Vatican

Trieste attend le Pape François. Le chef-lieu de la région autonome Frioul-Vénétie Julienne, situé au nord-est de l’Italie est le théâtre de la 50 ème semaine sociale organisée par la conférence épiscopale qui sera conclu le 7 juillet par la visite du Souverain pontife.

Un évènement organisé autour du thème «Au cÅ“ur de la démocratie. Participer entre l'histoire et l'avenir» qui a été inauguré mercredi 3 juillet en présence du président de la République Sergio Mattarella.

Celui-ci a développé une longue réflexion sur ce qui sous-tend une démocratie. «La démocratie n'est jamais acquise pour toujours, a rappelé Sergio Mattarella, au contraire, la succession des différentes conditions historiques et leurs caractéristiques changeantes exigent qu’elle soit constamment actualisée».

La démocratie, clé de voute de la Constitution italienne

Le président italien a souligné qu’il «n’était pas inutile de se demander s'il existe une âme de la démocratie et laquelle», rappelant qu’en son cÅ“ur figuraient «les personnes, les relations et les communautés auxquelles elles donnent vie, les expressions civiles, sociales, économiques qui sont le fruit de leur liberté, de leurs aspirations, de leur humanité».

Des mots qui ont fait écho au discours du cardinal Matteo Zuppi, le président de la conférence des évêques qui a rappelé la contribution importante de l’Église italienne à la vie démocratique du pays. Citant le cardinal de Lubac, l’archevêque de Bologne a rappelé que l’Église catholique «a un caractère éminemment social qui ne peut être négligé sans le dénaturer».

Une vision qui dépasse la politique

«L'Église est la mère de tous, car elle n'est guidée que par l'Évangile, a poursuivi le président de la CEI, et lire et qualifier ses positions dans une perspective politique, en déformant et en s’immisçant dans ses choix de façon partisane, ne fait pas comprendre sa vision qui aura toujours et seulement en son centre la personne».

Le cardinal Zuppi a rappelé l’exhortation de saint Jean-Paul II aux évêques italiens en janvier 1994 (la Démocratie chrétienne vient d’être dissoute après le scandale de corruption révélé par l’opération Mains propres, ndlr): la démocratie, expliquait le Pape polonais est «un patrimoine de valeurs humaines et chrétiennes qui représente l'héritage le plus précieux du peuple italien».

Éloge de la participation démocratique

Le président des évêques italiens a également rappelé que l’Église mettait la solidarité au centre de son action, c’est elle qui défend la vie de tous. La solidarité «est un moteur invisible mais indispensable de toute vie collective», et son absence «affaibli le tissu social, entrave la croissance économique, offense l'individu et ne valorise pas ses capacités, et en fin de compte vide la démocratie de sa substance».

Le cardinal Zuppi s’est par ailleurs félicité des «nouvelles formes de la démocratie centrées sur la participation», soulignant l’engagement citoyen de nombreux catholiques. «Nous sommes heureux que les catholiques s'impliquent dans la politique à tous les niveaux et dans les institutions. Nous sommes porteurs du désir de communauté à une époque où l'individualisme semble réduire à néant toute construction de l'avenir et où la guerre apparaît comme la solution la plus rapide aux problèmes de coexistence».