L’Église au µþé²Ô¾±²Ô promeut des initiatives pour la restauration des écosystèmes
Entretien réalisé par Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican
Dans le but de promouvoir une pastorale inventive qui réponde aux défis liés à l’écologie, notamment la désertification et les problèmes de pollution, l’archidiocèse de Cotonou a voulu marquer spécialement la célébration de la Journée mondiale de l’environnement, axée sur le thème «la restauration des terres, la désertification et la résilience à la sécheresse». Dans l’interview qu’il a accordée à Radio Vatican-Pope, le père Théophile Akoha, vicaire général de cet archidiocèse, nous explique le déroulement des activités organisées à cette occasion et souligne la nécessité de la conversion écologique pour «passer de la théorie à des actions concrètes visant à sauvegarder notre environnement». Nous vous proposons l’intégralité de cet entretien.
L’archidiocèse de Cotonou a organisé jeudi 6 juin un programme de reboisement entrant dans le cadre de la célébration officielle de la Journée mondiale de l’environnement. Pourriez-vous nous dire en quoi consiste concrètement cette opération et pour quels objectifs?
Cette opération entre dans le cadre d'un processus que Mgr Roger Houngbedji, archevêque de Cotonou, a mis en place dans la perspective d'une pastorale inventive qui soit vraiment articulée et qui réponde aux défis du temps. L'un de ces défis, nous le savons, c'est l'écologie. Partout dans le monde, et plus spécialement en Afrique, la désertification avance, nous avons des problèmes de pollution, de gestion des ordures, et nous savons que si rien n'est fait, nous risquons d’être victimes des catastrophes. Et nous devons les éviter, non seulement en obéissant à l'ordre divin de respecter la nature, mais en écoutant aussi et surtout l'appel que le Pape François nous envoie, «celui de sauvegarder la terre, notre maison commune», à travers justement une conversion écologique.
En cela, le Saint-Père a lancé spécifiquement un appel à tous les évêques du monde pour qu'ils puissent aider, dans la mesure du possible, à atteindre ses objectifs. Je pense aussi que Mgr Houngbedji, en plus de la pastorale ordinaire, met un accent particulier sur la pastorale de l'écologie. Et jeudi prochain aura lieu une étape supplémentaire dans tout ce qui a déjà été mis en place pour dynamiser la cause.
Comment cette activité, axée sur le thème «la restauration des terres, la désertification et la résilience à la sécheresse» pourrait-elle être, selon vous, une réponse de l'Église au Bénin face à cette crise environnementale?
L'Église au Benin et en Afrique de façon générale répond aux défis, aux enjeux du temps. Nous savons qu'il y en a beaucoup et l'Église se donne vraiment de la peine pour articuler une pastorale qui mette l'homme debout et qui respecte la dignité des personnes. Et c'est dans ce cadre que tout cela est organisé; et tout ce qui est fait, non seulement de façon générale, mais aussi de façon spécifique, impacte le social d'une manière ou d'une autre.
En outre, je tiens à souligner ici qu'à part cette activité qui sera assurée directement par Mgr Roger Houngbedji, entouré du ministère du cadre de vie des autorités préfectorales, tout est mis en place pour que dans chacune des paroisses de l'archidiocèse de Cotonou, on puisse s'adonner à la même activité. Donc, en temps réel, à la même heure, tout le monde passera à la plantation d'arbres, en plus des sensibilisations qui sont faites de part et d'autre pour que tous les paroissiens soient au coude-à-coude pour faire face à ces défis et enjeux.
En revenant sur l'événement de jeudi dernier, quelles activités ont été prévues pour marquer spécialement la célébration de la Journée mondiale de l'environnement cette année?
Nous avons reboiser cette terre, là où il y en a le plus besoin. Nous voulons planter au moins 5 000 arbres sur un périmètre de cinq hectares. Je pense que ce qui est posé là comme acte symbolique, appelle tous les chrétiens à entrer dans la même dynamique. Déjà, la présence de l'État montre qu’il participe à ce que nous faisons et y est intéressé. Je pense également que ce que nous faisons impactera sensiblement le social, parce que de façon générale, en Afrique, et plus spécifiquement au Bénin, la voix de l'Église porte. De ce fait, si dans cette activité, l'Église parle au nom de la foi, au nom du Pape, au nom des enjeux sociaux, je pense que toute la société sera sensible à cette invitation. Et plus on pose des actes concrets, plus le social nous accompagne.
L’archidiocèse de Cotonou pense-t-il créer des commissions, ou l’État béninois pense-t-il créer des structures pour instruire et conscientiser davantage la population sur sa responsabilité à l’égard de notre maison commune?
Au fait, des structures nouvelles, on n'en a pas besoin, puisque les structures existent déjà. Et dans chaque diocèse, nous comptons des paroisses, des écoles et des centres sociaux. Selon que l’on passe d'un secteur à un autre, je pense que les responsables sont assez rodés pour pouvoir sensibiliser ceux et celles qui sont dans la mouvance d'une fraternité commune, partout où l’on passe.
Pour qu'on continue à sensibiliser, je crois qu'il ne s'agit pas de mettre en place des structures, mais d’entreprendre plutôt des activités concrètes; et les responsables le savent déjà et sont vraiment dans cette dynamique. Dans un futur proche, il y aura une conférence de sensibilisation accrue pour que la cause aille dans la perspective de l'obéissance à l'Ordre divin de sauvegarder vraiment la terre.
Comment est-ce que votre activité résonne avec la position du Saint-Siège sur les enjeux écologiques?
Mes propos entrent dans la perspective des propos du Pape François. Il y a trois expressions fondamentales qui retiennent vraiment l'attention: «l'invitation à la sauvegarde de la Terre». C'est important. Et l’on ne peut pas sauvegarder la Terre sans passer par la conversion écologique. Dire conversion écologique, «c'est être amené à passer de la théorie à l'action». Et l'action, dans ce cas précis, c'est le respect de la nature, un respect qui s’atteste dans l'obéissance à la loi de la vie, pour que l'écologie humaine puisse aller de pair avec l'écologie environnementale, l'écologie environnementale aller de pair avec l'écologie humaine, pour la plus grande gloire de Dieu.
Je pense que nous sommes tous invités à entrer dans cette dynamique, en allant dans tous les secteurs de vie. Au Bénin, nous avons l'habitude de dire: «un homme qui plante un arbre n'a pas vécu inutilement». Et je crois que c'est l'occasion de pouvoir le redire et d'inviter tout le monde à entrer dans la même perspective pour qu'au début de ce mois de juin, chacun puisse poser un acte vital en plantant au moins un arbre.
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