À Rome, les curés de paroisse apportent leur regard sur leur ²õ²â²Ô´Ç»å²¹±ô¾±³Ùé
Vianney Groussin - Cité du Vatican
Comment être une Église synodale à l’échelle locale? C’est la question à laquelle tentent de répondre des prêtres du monde entier réunis pour quelques jours à Sacrofano, près de Rome. Depuis lundi 29 avril, ils participent à des ateliers en petits groupes, et reçoivent des enseignements de la part d’experts et de membres du Conseil pour le synode. Leur réunion se terminera le jeudi 2 mai par une rencontre avec le Pape.
Un moment de communion
Il est rare que des curés de paroisse de tous les continents se retrouvent pendant plusieurs jours, alors ils comptent bien en profiter pour vivre un beau moment ensemble. Le père Julien Dupont du diocèse de Poitiers est l’un des quatre prêtres français présents pour la rencontre, et il est «heureux de pouvoir rencontrer des confrères du monde entier». Il est curé dans la paroisse de Niort, et vient à cette rencontre avec une «attente réelle»&²Ô²ú²õ±è;»å’&±ð²¹³¦³Ü³Ù±ð;³¦³ó²¹²Ô²µ±ð°ù&²Ô²ú²õ±è;«de bonnes pratiques, de bonnes manières de collaborer, de décider, de travailler ensemble». Il en va de même pour le père Daniel Ouellet, du diocèse de Sainte-Anne de la Pocatière au Canada, qui souhaite «vivre une belle communion». «Je m'attends à avoir une fraternité, un accueil, une écoute aussi, et à partager ce qu'on vit. Ce que je vis au Québec est bien différent d'un autre prêtre qui va vivre son ministère de curé en Afrique. Alors, on doit se parler, vivre une communion, communier les uns aux autres, bien sûr, dans l'écoute, puis dans la participation, la mission, la prière également».
La paroisse comme premier lieu de la vie chrétienne
S’ils sont venus ici, c’est parce que les curés de paroisse sont les premiers artisans de la démarche synodale. «L'Église est découpée dans un territoire, et par cet enracinement local, elle est le premier lieu d'expérience, d'expertise et de propositions de la vie chrétienne», explique le père Dupont. «Elle est enracinée dans le territoire par l'intermédiaire des paroisses. Et donc, en effet, il est important que ces paroisses vivent déjà ce sens du gouvernement, de la collégialité et du travail commun».
Les curés de paroisse ont été associés au processus synodal afin d'y apporter leur expérience de terrain, et ils participeront ainsi à la rédaction de l’Instrumentum Laboris qui sera le point de départ de la deuxième session de l’assemblée synodale des évêques en octobre prochain. Le père Ouellet en est convaincu, les prêtres peuvent enrichir le travail synodal: «Je pense qu'on a beaucoup à apporter de par notre expérience. Je commence ma 37ᵉ année comme prêtre, et j'ai toujours vécu mon ministère dans une communauté. […] Et je pense que la communauté, c'est primordial, c’est là que se vit le processus synodal. C'est comme la famille qui est la base, la communauté, c'est la base de tout. Tout part de la communauté pour aller après, vers Dieu ou vers les autres».
Une expérience de la synodalité
Le père Ouellet connaît bien la synodalité, puisqu’il a été le répondant diocésain du processus synodal, en plus de sa charge des 22 clochers de l’Unité missionnaire de l’Ouest du diocèse de Sainte-Anne de la Pocatière. «Dans mes paroisses, avec les laïcs, on essaie de justement de vivre ce que le Pape François nous demande: d'abord de s'écouter, de s'accueillir, de se respecter, puis de voir dans l'autre cette présence de Dieu qui l'anime dans l'Esprit, pour être capable de bâtir l'Église de Jésus-Christ maintenant, et là où nous sommes». Le père Julien Dupont, lui non plus, n’a pas été choisi au hasard: il était au secrétariat général du dernier synode dans son diocèse de Poitiers, achevé en 2018. «Et puis, c'est vrai que dans ma propre paroisse, je suis souvent soucieux, ainsi que dans le diocèse, de la juste articulation des uns et des autres», ajoute-t-il. «Pour moi, un prêtre, c'est d'abord être celui qui articule. Ce n'est pas toujours celui qui décide, qui est le chef, mais celui qui est là pour mettre en relation, pour tisser des liens».
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