Les évêques du Cameroun rappellent la dignité inaliénable de la vie humaine
Pope, avec Paule Valérie Mendogo - Edea
Ouverte le 7 avril à Mvolyé-Yaoundé, la 49ème assemblée plénière des évêques du Cameroun s’est clôturée samedi 13 avril, après une semaine de travail intense. Grâce aux comptes rendus des 14 commissions épiscopales de leur instance, les prélats ont évalué la situation sociopolitique et économique du pays. Ils ont déploré la lenteur dans l’implémentation de la loi sur la décentralisation, l’insécurité, la vie chère, la montée fulgurante du sécularisme, la profanation des lieux sacrés, l’homosexualité, l’exploitation abusive des ressources naturelles et minières et les assassinats qui entravent le bien-être, la quiétude et la dignité des personnes.
Non aux tueries. La vie humaine est une valeur perceptible de la droite raison et confirmée par la lumière de la foi
Dans son discours de clôture, l’archevêque de Bamenda et président de la Conférence épiscopale du Cameroun, Mgr Andrew Nkea, s’est interrogé sur une société camerounaise «malade et en perte de valeurs». Il regrette que «dans des établissements scolaires, des élèves se livrent à des actes de barbarie». Le prélat a également évoqué le cas d’un enfant qui a ôté la vie à sa propre mère. Il a aussi fait mention d’une tuerie qui a choqué le pays. «Il y a quelques jours, nous avons été choqués par le meurtre sordide de la journaliste Sylvie Louisette Ngo Yebel dont le corps sans vie et atrocement mutilé a été retrouvé le dimanche 7 avril 2024 à Yaoundé. Cela montre tout simplement que notre société est malade et en perte de valeurs», a-t-il déclaré. «Les évêques du Cameroun condamnent fermement ces actes odieux et continuent de prier pour les familles éprouvées. Ils appellent aussi à la conversion des auteurs», a-t-il poursuivi. Mgr Nkea a souligné que «l’Église affirme le sens positif de la vie humaine comme une valeur déjà perceptible de la droite raison que la lumière de la foi confirme et valorise dans sa dignité inaliénable». Le président de l’épiscopat camerounais a aussi évoqué ce que le Conseil pontifical pour la Pastorale des Service de la Santé a dit au sujet de la vie. Dans sa charte du personnel de santé, publiée en 2021, cet organe rappelle que la dignité de la vie n’est pas un «critère subjectif ou arbitraire», mais bien «d’un critère fondé sur la dignité naturelle et inviolable», «puisque la vie est le premier bien et en tant que condition de la jouissance de tout autre bien, [elle porte] la vocation transcendantale de tout être humain appelé à partager l’amour trinitaire du Dieu vivant».
S’inscrire massivement sur les listes électorales
Afin de s’engager concrètement et unanimement dans l’implémentation des solutions à ces préoccupations, le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun a invité les citoyens camerounais à s’inscrire massivement sur les listes électorales, à mieux protéger la jeunesse des dérives du monde digital et virtuel, et à cultiver l’esprit de paix et d’unité.
L’archevêque métropolitain de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga, dans son mot d’accueil, a également attiré l’attention de ses confrères sur la jeunesse camerounaise exposée aux dérives du nouveau monde digital et virtuel, et qui exprime sa soif de vie sociale et professionnelle. À sa suite, Mgr Andrew Nkea a exhorté les pouvoirs publics à tout mettre en Å“uvre pour redonner à la jeunesse en perte de confiance l’espérance d’un avenir meilleur. Il a également insisté sur la nécessité d’un usage responsable des réseaux sociaux pour la manifestation de la vérité et la cohésion sociale.
En communion avec le Pape François
Comme il est de tradition, les prélats camerounais ont concélébré une messe d’action de grâce en la Basilique mineure Marie Reine des Apôtres de Mvolyé, à l’occasion du 11ème anniversaire de l’élection du Pape François (qui a eu lieu le 13 mars 2024). Cette messe était présidée par le nonce apostolique, Mgr José Avelino Bettencourt, qui a rappelé aux fidèles que la doctrine de l’Église sur le mariage n’a pas changé, contrairement à ce que d’aucuns prétendent, faisant une mauvaise interprétation de Fiducia Supplicans. Mgr Bettencourt a renouvelé aux fidèles l’expression de la sollicitude paternelle du Pape François pour l’Église du Cameroun.
Mgr Paul Nyaga, nouveau Secrétaire Général de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun
Au terme des assises de cette 49ème Assemblée plénière des évêques du Cameroun, les évêques ont procédé à des nominations, dont la plus acclamée a été celle de Mgr Paul Nyaga au poste de Secrétaire Général de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun. Mgr Nyaga est chapelain de Sa Sainteté, prêtre de l’archidiocèse de Douala, ancien Vicaire général de l’archidiocèse de Douala au temps du Cardinal Christian Tumi, d’heureuse mémoire. Un grand intellectuel muni d’une riche expérience pastorale, Mgr Paul Nyaga a touché les cÅ“urs par son talent de bâtisseur de plusieurs paroisses de l’archidiocèse de Douala, et son remarquable zèle pastoral. Il a publié quelques ouvrages parmi lesquels, «L’Église est telle nécessaire?». Ancien étudiant de l’Académie pontificale ecclésiastique, il a travaillé dans plusieurs nonciatures apostoliques. De retour dans son diocèse, il a été tour à tour Vicaire général, recteur de l’Université catholique, enseignant au Grand-séminaire, vicaire épiscopal de la zone Wouri 8, président du Tribunal ecclésiastique de la Province de Douala et curé dans plusieurs paroisses. Le nouveau Secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun prendra fonction le 29 avril prochain à Yaoundé.
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