Au Cambodge, la croissance des vocations est signe d’espérance
Vianney Groussin – Cité du Vatican
Au Cambodge, le catholicisme n’est pas religion majoritaire: près de 97% de la population est bouddhiste. Le pays compte environ 20 000 catholiques, répartis en 80 paroisses. Pourtant, c’est une terre de mission fertile au vu des nombreux baptêmes et plusieurs ordinations qui y ont eu lieu ces dernières années. Mgr Olivier Schmitthaeusler des Missions étrangères de Paris est vicaire apostolique de Phnom Penh, et se réjouit de la dynamique positive dans ce pays d’Asie.
«On est encore au temps des Actes des apôtres»
«Quand j'ai commencé à être curé en 2002, j'étais dans un petit village où il y avait un seul catholique», se rappelle Mgr Schmitthaeusler. «La plupart des chrétiens aujourd’hui, ce sont les chrétiens de la première génération», poursuit l’évêque, qui a été nommé vicaire apostolique en 2010. «On est encore au temps des Actes des apôtres», sourit-il.
«L'Église du Cambodge est une petite Église qui a souffert sous Pol Pot, et qui après, n'a pas pu se rassembler puisqu'il n'y avait plus de prêtres, ni de religieux ou religieuses de 1975 à 1990. Depuis 1990, on a pu recommencer la vie de l'Église: depuis les années 2000, on a environ 150 à 200 baptêmes d'adultes par an». Pour 2024, 185 baptêmes ont été célébrés au Cambodge.
Une belle dynamique de vocations sacerdotales
Mgr Schmitthaeusler, qui participe au grand rassemblement pour les vocations, organisé sur trois jours à l’occasion de la journée mondiale des vocations ce dimanche 21 avril, est optimiste sur l’Église cambodgienne. «Ces dernières années ont été de très belles années», explique-t-il. «J'avais mis en place en 2014 des nuits de prière pour les vocations, on a eu 100 nuits de prières entières. Et cela porte des fruits actuellement: on a quatre séminaristes, un séminariste qui est en Thaïlande, et trois qui sont à Phnom Penh pour étudier la théologie. Cette année, on a eu le grand bonheur d'avoir sept entrées en propédeutique! C'est la première fois depuis des années qu'on a une propédeutique aussi conséquente. En 2023, j'ai ordonné trois prêtres cambodgiens, et j'ai aussi ordonné le premier prêtre jésuite cambodgien».
Cette abondance de vocations, l'évêque des Missions étrangères de Paris l’explique par deux raisons: la prière d’une part, et notamment ces nuits de prière pour demander des vocations en 2014, mais aussi le témoignage de ceux qui s’engagent: «L’appel attire l’appel» résume-t-il. «Je pense que ce sont des témoignages d'amour de l'Église, d'amour aussi, de la famille, des parents, des soutiens de la communauté, qui sont des appels particuliers et qui invitent d'autres jeunes. Parce que, évidemment, la difficulté de répondre à un appel aujourd'hui, c'est quand on est issu d'une famille bouddhiste, qu'on est le seul baptisé de la famille et qu'on veut rentrer au séminaire. Pour certaines familles, c'est compliqué de donner cet enfant au séminaire. Parmi les sept qui viennent d'entrer au séminaire, il y en a trois qui ont été baptisés comme adultes et qui aujourd'hui ont pu commencer ce cheminement avec le Seigneur, tout en sachant que la famille supporte cela d'une manière un peu plus compliquée, puisque la famille est bouddhiste».
Un signe d’espérance
«L'année dernière, on faisait un pèlerinage avec les jeunes et on avait un peu de temps. J’étais sous un arbre, un petit peu comme Jésus avec Nathanaël, puis j'ai pris le micro et j'ai dit ‘’S'il y en a qui veulent rentrer au séminaire l'année prochaine, venez vous inscrire’’! Il y en a cinq qui sont venus et, plus tard, il y en a encore trois autres qui sont inscrits». Il faut mettre en relation ces chiffres par rapport au faible nombre de catholiques dans le pays: «Rapporté à 20 000 catholiques, avoir treize prêtres cambodgiens, et quelques religieuses aussi, en particulier les amantes de la Croix et quelques sÅ“urs salésiennes cambodgiennes, est un beau signe d'espérance pour notre Église.»
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