Méditation du 4è dimanche de Carême, année B: «le sacrifice, voie vers Pâques»
Lectures: 2 Ch 36, 14-16.19-23; Ps 136 (137), 1-2, 3, 4-5, 6; Ep 2, 4-10; Jn 3, 14-21.
Au cĹ“ur de notre méditation de ce dimanche, se trouve Dieu et l’offre de la vie éternelle ainsi que nous et l’éventuel accueil de l’offre par la foi en Dieu. La bonne nouvelle du salut consiste dans l’harmonie de cette offre d’amour de la part de Dieu et de la réponse de foi de notre part.
Mais, comment se fait cette offre? L’évangile établit une analogie avec la scène de guérison par le serpent de bronze suspendu sur un mât (Nb. 21). Aujourd’hui, le Seigneur nous dit qu’il faut qu’il soit élevé sur un bois pour que quiconque croit en lui soit guéri de la morsure du péché et ait la vie éternelle. La passion et la mort de notre Seigneur Jésus deviennent l’objet de notre foi, parce qu’elles sont la source de notre salut.
À Noël, nous avons célébré la venue parmi nous du Fils de Dieu. Avec sa mort, il atteint le point culminant de l’incarnation et en même temps nous offre le salut de Dieu au cĹ“ur de la limite infranchissable de l’expérience humaine. Si nous contemplons sans beaucoup d’idées reçues la vie du Christ dans l’Évangile, nous nous rendons compte que sa souffrance et sa mort sont la conséquence de la vie de juste qu’il a menée, plutôt qu’une Passion et une Mort nécessaires en soi pour notre salut. Le Christ meurt sur la croix, parce qu’il a redonné la joie à une fête de mariage qui finissait avec l’épuisement du vin (Jn 2), il a nourri de milliers de personnes (Jn 6), il a chassé du Temple les marchands (Jn 2), il a donné plus de valeur à la santé d’un homme qu’à l’observance du jour de repos (Jn 5), il a permis qu’une femme adultère soit exécutée, mais uniquement par ceux qui n’ont jamais péché (Jn 8), il a ramené à la vie un mort de quatre jours (Jn 11). Sa passion et sa mort sont l’aboutissement des sacrifices qu’il a consentis tout au long de sa vie par amour pour les hommes et les femmes.
Voilà pourquoi en ce dimanche de la joie, l’image de l’élévation du Christ ouvre l’évangile et nous présente le Christ élevé comme celui en qui nous devons croire. Nous sommes invités à adopter un mode de vie comme le sien, plein d’amour et de bonté jusqu’au sacrifice. Il y a le sacrifice d’une personne généreuse qui est heureuse de partager même le peu qu’elle a, d’une personne honnête, juste, bonne, etc. Ces sacrifices n’attirent pas que des remerciements et des encouragements, mais aussi des inimitiés et même la haine. Y a-t-il quelqu’un qui ne t’aime pas parce que tu es patient(e), ponctuel(le) au travail ou à la messe, compatissant(e)…? Si oui, tu es sur la bonne voie. Le Christ est passé par le même chemin. Il y a aussi le sacrifice de la vie spirituelle. Il consiste à s’exercer à être libre des biens à notre disposition pour refreiner en nous la tendance à l’abus de ces biens et nous disposer à être en mesure de les sacrifier pour les autres. Les privations de Carême sont un entraînement de la vie spirituelle pour nous disposer à aimer, à être généreux, honnête, juste… jusqu’au sacrifice comme le Christ. Ces sacrifices de la vie spirituelle et de la vie ordinaire sont un mode d’accueillir le Christ, la lumière qui est venue dans le monde. Nous devrions trouver notre joie pascale déjà dans les sacrifices de la vie de chaque jour.
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