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Des milliers de médecins en grève manifestant dans les rues de Séoul contre l'extension du numerus clausus, répondant à l'appel de l'Association médicale coréenne (KMA), le 3 mars 2024. Des milliers de médecins en grève manifestant dans les rues de Séoul contre l'extension du numerus clausus, répondant à l'appel de l'Association médicale coréenne (KMA), le 3 mars 2024.  (ANSA)

Hôpitaux coréens en crise, l’Église appelle au compromis et à la dignité de la vie

Depuis deux semaines, médecins et gouvernement se déchirent en Corée du Sud. Des milliers de jeunes médecins ont cessé leur travail, protestant contre la décision d'augmenter le nombre d'étudiants admis dans les écoles de médecine. Les hôpitaux sont depuis lors paralysés, non sans inquiéter les 鱹ê±ç³Ü±ð²õ du sud de la péninsule, qui exhortent au primat de la vie sur toute autre valeur, souhaitant que les malades ne soient pas otages d’un conflit social.

Delphine Allaire – Cité du Vatican

À la troisième semaine du mouvement de grève des internes, le gouvernement sud-coréen a commencé à suspendre les licences des médecins protestataires, annonçant son intention de porter plainte contre les figures de proue du mouvement.

Au cÅ“ur du litige social figurent les 2 000 places supplémentaires au numerus clausus envisagées par le gouvernement pour faire face, selon lui, au vieillissement de la population de l’archipel. Les médecins y sont opposés, soutenant que la mesure nuirait à la qualité du service. Le mouvement, qui perturbe fortement le fonctionnement des hôpitaux, a conduit le gouvernement à porter son alerte de santé publique à son niveau le plus élevé.

Patience et dialogue constants

Dans ce contexte, l'Église catholique coréenne a pris position le 26 février dernier à travers  du président de la conférence épiscopale. Mgr Mathias Ri Iong-hoon (Mgr Lee Yong- hoon en coréen), évêque de Suwon, s'est inquiété de cette escalade d'actions extrêmes de part et d'autre, qui mettent en péril la santé des plus fragiles. «La société étant constituée de différentes composantes, ont reconnu les évêques coréens, il peut y avoir des arguments et des voix différentes, et cette diversité conduit parfois à des conflits, qui ne doivent pas être évités, mais résolus par une patience et un dialogue constants».

Préoccupés par le nombre de patients dont la vie est en danger, en raison du manque de traitements appropriés, les évêques plaident pour une solution sage trouvée en «rassemblant des opinions raisonnables de différents domaines de la vie pour surmonter la confusion et les difficultés qui se produisent actuellement dans notre société».

Le caractère sacré de la vie des patients 

Selon le président des évêques sud-coréens en poste depuis 2020, la crise médicale actuelle cause d'énormes souffrances et sacrifices non seulement au gouvernement et au personnel médical, mais aussi aux patients dans les hôpitaux, à ceux qui attendent désespérément d'être opérés et à leurs familles. «Notre société, continue l'évêque de Suwon, poursuit un certain nombre de valeurs, mais la sacralité de la vie prime sur toutes. La vie des patients ne doit jamais être mise en danger ni prise en otage à cause d'inévitables conflits et compromis. Le gouvernement et la communauté médicale doivent trouver un compromis grâce à un dialogue ouvert, en gardant à l’esprit la vie saine du public et des patients.»


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06 mars 2024, 11:21