Les Rameaux à ´³Ã©°ù³Ü²õ²¹±ô±ð³¾: dans la nuit de la guerre, le cri de foi du cardinal Pizzaballa
Delphine Allaire - Cité du Vatican
Malgré la guerre à Gaza qui dure depuis 170 jours à quelques 80 kilomètres de la Ville Sainte, le Patriarcat latin a plus fortement que jamais célébré cette année l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Comme il y a deux mille ans, les fidèles latins ont entonné l’Hosanna au Fils de David dès l'aube ce dimanche 24 mars de la Passion du Seigneur en l'église du Saint-Sépulcre. C'est là que le cardinal Pierbattista Pizzaballa a béni les feuilles de palmier de Jéricho et les rameaux d'olivier avant de célébrer la messe. Puis, la petite procession s'est élancée autour de l'édicule du tombeau du Saint-Sépulcre, avant la grande procession de l'après-midi partant du Mont des Oliviers et reproduisant le chemin qu'a fait le Christ pour arriver à l'église Sainte-Anne, où le patriarche a délivré son message des Rameaux.
«Ces derniers mois, nous nous sommes peut-être sentis perdus, déconcertés, seuls et sans repères. Nous nous sommes sentis écrasés par tant de haine. Cette terrible guerre qui semble ne jamais finir fait grandir la peur de l'avenir dans nos familles», a déclaré le cardinal Pierbattista Pizzaballa devant les fidèles rassemblés dans l’église Sainte-Anne, propriété de la France en Terre Sainte.
«Aujourd'hui, nous sommes à nouveau là, bien que peu nombreux, sans pèlerins et sans tant de nos frères et sÅ“urs de tant de régions de notre diocèse, qui n'ont pas pu se joindre à nous. Cela ne nous décourage pas! Peu ou nombreux, il est important d'être ici et de crier avec force et foi que nous avons une référence, Jésus-Christ. Que nous ne sommes pas seuls et que nous ne sommes pas abandonnés, et surtout que nous n'avons pas peur!», a assuré le cardinal italien, rappelant que suivre Jésus signifie accepter le chemin de croix. Une réalité bien connue des chrétiens de Terre Sainte.
«Notre vie ordinaire est souvent une via crucis, un chemin douloureux, semé d'embûches, d'incompréhensions, de rejets, d'hostilités de toutes sortes. Mais cela ne nous décourage pas», répond le patriarche latin, réaffirmant une fois de plus «l’amour pour Jésus, pour sa ville, à laquelle nous appartenons et que nous aimons, pour sa Terre, qui est aussi la nôtre».
Ne pas céder au sentiment d'inimitié
Une Terre Sainte mais aujourd'hui blessée, car envahie par tant de haine et de rancÅ“ur. «Malheur à nous si nous nous laissons contaminer par tout cela. Nous voulons demander ici à Dieu de préserver nos cÅ“urs de ces sentiments d'inimitié», a-t-il lancé. En effet, il reconnait que nous ne pouvons pas rester des amis de Jésus si nous cultivons l'inimitié dans nos cÅ“urs et «si nous n'avons pas le courage de nous rendre proches de tous, même dans les circonstances tragiques dans lesquelles nous vivons».
Le cardinal Pizzaballa a évoqué la vocation de la Ville Sainte, «sacrée pour tous, mais souvent profanée par nous, ses habitants». «C'est le lieu où servir Dieu et servir l'homme devraient coïncider. Au lieu de cela, ils semblent être deux extrêmes qui ne se rencontrent jamais», a-t-il relevé.
Il a regretté combien les relations sont marquées «par la possession et l'exclusion», exhortant donc à prier pour la paix de Jérusalem. «Une paix qui soit un accueil cordial et sincère de l'autre, une volonté tenace d'écoute et de dialogue, des chemins ouverts où la peur et la suspicion cèdent la place à la connaissance, à la rencontre et à la confiance, où les différences sont une occasion de compagnonnage et non un prétexte de rejet mutuel.»
Le cardinal Pizzaballa a enfin tourné ses pensées vers la petite communauté catholique de Gaza, lui assurant qu’elle n’est pas seule malgré ces près de six mois de «terrible nuit qui semble ne jamais finir». «Avec nous, toutes les Églises, nos frères et sÅ“urs du monde entier, prient pour vous et avec vous». «Pour vous aussi viendra l'aube du troisième jour, l'annonce de la résurrection», a-t-il assuré, s'adressant enfin aux pèlerins du monde entier afin qu’ils reviennent à Jérusalem et en Terre Sainte.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici