Méditation du 5è dimanche Ordinaire, B: du travail pour gagner du pain au travail pour le salut
Lectures: Jb 7, 1-4.6-7 Ps 146 (147a), 1.3, 4-5, 6-7 1 Co 9, 16-19.22-23 Mc 1, 29-39
Au cÅ“ur de notre méditation de ce dimanche se trouvent trois figures. Toutes sont au travail. La première figure vient du livre de Job: une personne qui bosse. Elle mène une vie d’esclave qui produit beaucoup, mais ne tire aucun profit de son labeur. Il s’agit d’une vie insupportable, parce que la personne dépense tout: son temps, son énergie, son intelligence, sa force…, mais ne reçoit rien en retour, même pas un encouragement ou un remerciement. Au contraire, seul l’échec lui sourit, seul un fiasco est le rendement de ses entreprises.
Certes, tout travail implique l’effort ou la peine pour le réaliser, mais le fruit du travail non seulement vient gratifier, mais aussi valider l’effort fourni comme utile. Ainsi, le psalmiste dit: «Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie.» (Ps. 126 (125),5). La joie du succès fait oublier les larmes des semailles. Mais quand l’effort fourni n’obtient aucune récompense, c’est l’abattement! Et malheureusement, c’est ce qui arrive à beaucoup parmi nous. Une situation bien difficile. Cette première figure est de Job.
La deuxième figure fait le travail d’annonce de la Bonne Nouvelle, pour lequel elle se fait esclave de tous et de toutes, s’adapte aux uns et aux autres. Ce n’est pas non plus un travail facile, mais le prédicateur de l’Evangile n’attend pas de récompense, puisque ce travail est sa mission. Il l’accomplit au prix des sacrifices, des changements de statut non pas moral, mais social. Le prédicateur ne se fait pas voleur avec les voleurs, ni pervers avec les pervers, mais chômeur, sans-voix, marginalisé… avec les chômeurs, sans-voix, marginalisés, etc. Il trouve son bonheur dans la prédication: «Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile» (1 Cor. 9:16). Cette deuxième figure est celle de Paul. Nous avons donc deux figures de travailleurs, dont l’une attend le payement légitime, et l’autre, non.
La troisième figure est au cÅ“ur de l’Evangile. Elle est dans le ministère de guérison, de prière et de proclamation de la Bonne Nouvelle. Elle travaille le jour et la nuit: soulage la fièvre de la belle-mère de Simon le jour, guérit les malades et délivre les possédé(e)s à la tombée de la nuit. Une figure exceptionnelle! Il s’agit de notre Seigneur Jésus. Il connaît la peine comme Job, mais il a aussi un peu de récompense: la belle-mère de Simon le sert. Jésus est tout dédié à la prédication comme fera après lui Paul. Bien plus, il guérit les malades et chasse les démons.
Jésus connaît l’expérience de Job sans s’en plaindre. Jésus fait plus que Paul non pas comme une mission reçue, mais comme sa propre mission: «c’est pour cela que je suis sorti.», dit-il (Marc 1:38). Si tu as des jours comblés de peines, des nuits envahies par des soucis, un travail épuisant sans récompense ou plutôt avec un faible rendement, une pastorale qui t’épuise, souviens-toi que Jésus est aussi passé par le chemin de la peine et de l’effort. Si tu considères que c’est une erreur de faire le travail que tu fais, de rendre le service que tu rends, n’en commets pas une autre plus grosse: renoncer au travail ou au service des autres. Tout au plus, tu peux changer de travail ou aller annoncer la Bonne Nouvelle ailleurs ou encore donner conseil à une autre personne. Mais, ne renonce jamais au travail ou au service. Bien au contraire, trouves-y ton épanouissement comme Paul.
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