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Des membres de la société civile assistant à un deuil collectif organisé en mémoire des victimes des combats entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise à Goma, capitale du Nord Kivu. Des membres de la société civile assistant à un deuil collectif organisé en mémoire des victimes des combats entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise à Goma, capitale du Nord Kivu. 

L'Église de RDC invite à intensifier la prière pour la paix dans l’Est du pays

Face à la situation qui prévaut actuellement en RDC, spécialement dans sa partie est, la Cenco invite les Congolais à intensifier la prière pour la paix, à partir de ce premier dimanche de Carême. Depuis une dizaine de jours, les attaques du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda selon l’armée congolaise et l’ONU, se sont intensifiées dans cette région. Plusieurs manifestations ont eu lieu pour dénoncer un génocide et le silence de la communauté internationale au regard de la situation.

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

La région Est de la République démocratique du Congo (RDC) est depuis plusieurs jours le théâtre d’intenses combats entre l’armée congolaise et le groupe armé M23. Les affrontements se concentrent dans les environs de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. À Kinshasa, comme dans plusieurs autres villes du pays, des manifestations ont été organisées pour dénoncer «une guerre imposée et un génocide qui passe sous silence».

Pour sa part, l’Église de RDC invite à intensifier la prière pour la paix dans cette région. Dans un communiqué signé le 16 février 2024, Mgr Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani et président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), suggère concrètement que, dès ce 18 février 2024, premier dimanche de Carême, une prière spéciale pour la paix soit dite à la fin de chaque messe.

Prier pour la fin d’une insécurité qui a fait des millions de morts

La prière proposée à cet effet souligne que l’insécurité dans cette zone, qui dure depuis plusieurs décennies, a fait des millions de morts et d’autres «compatriotes continuent de mourir». «Nous te confions nos frères et sÅ“urs congolais perturbés depuis plusieurs décennies par l'insécurité qui a fait des millions des morts particulièrement dans l'Est de notre pays. Nous avons, tant de fois et pendant des années, essayé de résoudre nos conflits par nos propres pouvoirs. Mais, hélas, les efforts déployés ont été vains: le conflit perdure, nos compatriotes continuent de mourir. Seigneur, nous venons à toi, implorer ta paix», peut-on lire dans cette formule de prière proposée par la Cenco.


Une messe pour la paix dans chaque diocèse

Outre l’action de ce dimanche, chaque évêque est appelé à trouver un jour pour organiser une messe pour la paix dans son diocèse, «pour implorer la paix dans le pays et particulièrement dans la partie Est».

Dans ce cadre, l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, invite à prendre part à la messe qu’il célèbrera le samedi 24 février, en la cathédrale Notre-Dame du Congo. Le communiqué de l’archevêché de Kinshasa souligne que «les conflits armés en RDC, qui ont causé des millions des morts ainsi que des déplacés, perdurent depuis trois décennies et continuent à endeuiller nos populations». Il rappelle également que la Cenco a dénoncé à plusieurs reprises cette situation et proposé différentes voies de résolution de ces conflits.

Des fauteurs des troubles, soutenus par des pays étrangers

La région Est de la RDC est en proie à plusieurs attaques armées depuis plus de trente ans, dont celle du groupe armé M23, soutenu, selon des rapports des experts de l’ONU, par le Rwanda. Les combats se sont intensifiés ces derniers jours, notamment vers Sake, ville située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Goma et considérée comme un «verrou» sur la route de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Depuis la semaine dernière, des manifestations ont lieu contre la Monusco, la mission onusienne en RDC, et des ambassades, à Kinshasa et Lubumbashi (sud-est), accusées de soutenir le Rwanda. Des étudiants du Nord-Kivu ont également dénoncé «une guerre imposée». Samedi 17 février, l’armée congolaise a accusé le Rwanda d’avoir attaqué avec «des drones» l’aéroport de Goma, endommageant «des avions civils».

Frontalière du Rwanda, Goma est actuellement pratiquement coupée de toutes ses voies d'accès terrestres vers l'intérieur de la RDC, au nord et à l'ouest. La ville compte plus d'un million d'habitants, auxquels se sont ajoutés plusieurs centaines de milliers de déplacés chassés de chez eux par les combats. La RDC accuse le Rwanda et ses «supplétifs» du M23 de vouloir faire main basse sur les minerais de l'Est congolais. Le M23 affirme de son côté défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des «terroristes». En marge du sommet de l'Union africaine (UA) qui se tient ce week-end à Addis Abeba, en Éthiopie, le président angolais João Lourenço, médiateur de l'UA, a réuni plusieurs chefs d'État africains pour discuter de la situation dans l'est de la RDC. Il a notamment rencontré, séparément, les présidents de RDC Félix Tshisekedi et du Rwanda Paul Kagame.

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18 février 2024, 13:35