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Semaine de è pour l'unité des éپԲ: Aimez Dieu et votre prochain

La Semaine a lieu dans l'hémisphère nord du 18 au 25 janvier, tandis que dans l'hémisphère sud, elle se déroule souvent autour de la Pentecôte. Le thème est cependant commun et s'appuie cette année sur l'Évangile de Luc: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu [...] et ton prochain comme toi-même». Les textes de cette année ont été préparés par un groupe du Burkina Faso, en collaboration avec la Communauté du Chemin Neuf.

Adriana Masotti - Cité du Vatican

"Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? Jésus lui répondit : "Qu'est-il écrit dans la loi de Moïse ?" "Aime le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur (...) et aime ton prochain comme toi-même". Jésus lui dit : "Tu as bien répondu" (Luc 10,25-28).

«Tu aimeras le Seigneur ton Dieu […] et ton prochain comme toi-même». Ces paroles, prononcées par Jésus à un maître de la Loi, suivies de la parabole du bon Samaritain expliquant qui est le prochain, constituent le thème de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens de cette année. Les commentaires, les prières et les indications sur la manière de vivre ce moment ont été préparés par un groupe œcuménique du Burkina Faso, coordonné par la communauté locale du Chemin Neuf. Vivre cette expérience ensemble, ont rapporté les membres, a été un véritable voyage de conversion œcuménique qui les a conduits à reconnaître que l'amour du Christ unit tous les chrétiens et qu'il est plus fort que ce qui les divise.

Les chrétiens du Burkina Faso

La coexistence sociale n'est pas facile au Burkina Faso, pays d'Afrique de l'Ouest peuplé de 21 millions d'habitants appartenant à une soixantaine d'ethnies et où environ 64 % de la population est musulmane, 9 % adhère aux religions traditionnelles africaines et 26 % est chrétienne (20 % de catholiques, 6 % de protestants). Depuis la grave attaque djihadiste de 2016, les conditions de sécurité et la cohésion sociale dans le pays se sont dramatiquement détériorées. La prolifération des attaques terroristes, l'anarchie et la traite des êtres humains ont fait 3 000 morts et près de deux millions de déplacés internes; des milliers d'écoles et de dispensaires ont été fermés et une grande partie des infrastructures socio-économiques endommagées ou détruites. Les Églises chrétiennes en particulier ont été la cible d'attaques armées: des prêtres, des pasteurs et des catéchistes ont été tués, d'autres ont été enlevés. En raison du terrorisme, la plupart des lieux de culte chrétiens dans le nord, l'est et le nord-ouest du pays ont été fermés. Les célébrations ne sont encore possibles que dans les grandes villes et sous protection policière.

Efforts de réconciliation et de paix

Dans ce contexte, malgré tout, une certaine solidarité entre les religions se développe et leurs responsables œuvrent pour la réconciliation et la cohésion sociale. On peut citer l'exemple de la Commission pour le dialogue islamo-chrétien de la Conférence des évêques catholiques du Burkina Faso-Niger, qui déploie des efforts remarquables pour promouvoir le dialogue et la coopération entre les différents groupes ethniques. L'amour du prochain, au-delà de toute appartenance, commandé par Jésus, est mis à l'épreuve, mais le témoignage des chrétiens apparaît encore plus nécessaire dans ce pays. Parmi les chrétiens du Burkina Faso, il y a un vif désir et une conscience de la nécessité, selon le texte de présentation de la Semaine, de retrouver l'unité dans le Christ, et les communautés sont conscientes que les divisions entre chrétiens blessent non seulement l'Église, mais aussi le Christ. C'est pourquoi elles ont construit des ponts en s'engageant «de manière irréversible sur le chemin de la recherche œcuménique, à l'écoute de l'Esprit du Seigneur».

La proposition de textes pour une célébration commune

Après le processus initial de rédaction, un groupe international nommé conjointement du côté catholique par le Dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens et la Commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Églises s'est réuni à Rome en septembre 2022, pour réviser et rédiger, avec le groupe de rédaction local, la version finale des textes pour la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens de cette année, disponibles aujourd’hui pour les chrétiens du monde entier. Ces textes proposent huit schémas de célébration de la Parole de Dieu, destinés à encourager la prière commune avec les frères et sœurs des différentes confessions présentes dans les divers territoires.

Un parcours complexe

Jésus a prié pour que tous ses disciples soient un, mais le chemin n'est pas simple: «le manque de connaissance mutuelle entre les Églises», lit-on dans l’introduction préparée pour la célébration de la Semaine de prière pour l'unité, «et la méfiance des uns envers les autres peuvent faire obstacle à l’engagement dans la voie de l’œcuménisme. Certains craignent que l’œcuménisme puisse leur faire perdre leur identité confessionnelle et entrave la “croissance” de leur Église». Pour emprunter le chemin de l'œcuménisme, il faut réunir confiance et espérance. Et il est nécessaire, poursuit le document, «que les Églises prévoient des initiatives œcuméniques dans leurs programmes pastoraux et promeuvent la formation œcuménique des agents pastoraux et de tous les fidèles. Une véritable conversion spirituelle, pastorale et ecclésiale, sans prosélytisme, est essentielle pour parvenir à un dialogue œcuménique authentique, sans faux irénisme. L’unité des chrétiens, qui a sa source et son but ultime dans l’amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit, est une grâce que nous devons implorer de Dieu dans la prière».

La recherche de l'unité: la prière est essentielle

La date traditionnelle, pour l'hémisphère nord, de la célébration de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, du 18 au 25 janvier, a été proposée en 1908 par le Père Paul Wattson -qui, à cette date, a célébré pour la première fois à Graymoor (New York), une «Octave de prière pour l'unité»- parce qu'elle se situe entre la fête de la Chaire de saint Pierre et celle de la Conversion de saint Paul et qu'elle a donc une signification symbolique. En 1935, c'est l'abbé Paul Couturier, en France, qui promeut la «Semaine universelle de prière pour l'unité des chrétiens», fondée sur la prière pour «l'unité voulue par le Christ». En 1964, à Jérusalem, le Pape Paul VI et le patriarche Athénagoras ont prié ensemble la prière de Jésus «pour que tous soient un» et, la même année, le décret sur l'œcuménisme du concile Vatican II a souligné que la prière est l'âme du mouvement œcuménique, encourageant l'observance de la Semaine. En 2021, le Pape François a invité tous les baptisés à entreprendre un chemin ensemble pour construire une Église synodale et, lors de la veillée œcuménique du 30 septembre, à la veille de la première phase de la XVI assemblée du Synode des évêques, il a déclaré: «Le silence est essentiel sur le chemin de l'unité des chrétiens. Il est en effet fondamental pour la prière, d'où part l'œcuménisme et sans laquelle il est stérile».

Communauté du Chemin Neuf: faisons tout ensemble

La Communauté catholique du Chemin Neuf, composée de laïcs et de religieux, a été fondée en 1973 à Lyon, en France, par le père jésuite Laurent Fabre. Elle compte aujourd'hui quelque 2000 frères et sœurs dans une trentaine de pays. C'est une réalité ecclésiale à forte vocation œcuménique. «Nous osons croire à l'unité visible de l'Église», est-il écrit dans ses Constitutions, «et nous recevons comme mission d'y travailler de toutes nos forces, ayant le désir de faire nôtre la prière de Jésus qui est le premier à prier pour l'unité». C'est précisément le groupe burkinabé du Chemin Neuf qui a soutenu les chrétiens du pays dans la préparation des textes de la Semaine de prière pour l'unité de cette année 2024.

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15 janvier 2024, 10:00