Saint-Sépulcre: de nouveaux travaux réunissent les communautés chrétiennes
Solenne Cortès - Cité du Vatican
En ce début d’année 2024, de nouveaux travaux ont commencé au Saint-Sépulcre. Le 21 décembre 2023, les chefs des Églises chrétiennes gardiennes de la basilique se sont réunis avec tous les acteurs des travaux précédents (archéologues, architectes et financiers) afin de mettre au point une nouvelle phase de restauration du Saint-Sépulcre. Si les derniers projets concernaient la rotonde de l'église, il s’agit désormais de poursuivre les recherches archéologiques, de repaver l’édifice et de le protéger contre d’éventuels dégâts liés à l’humidité. À la fin de l’année 2024, le projet devrait être terminé.
Une occasion de réunir les différentes communautés chrétiennes en charge du lieu saint
Le Saint-Sépulcre est le lieu le plus important de toute la chrétienté. Lieu de l’ensevelissement et de la résurrection de Jésus-Christ, il attire chaque année plus d’un million de visiteurs et de pèlerins venus des quatre coins du monde pour le visiter et s'y recueillir. Ainsi, le projet de restauration qui est en cours, permet aux différentes communautés chrétiennes qui en ont la charge, de se rapprocher à travers un objectif commun: valoriser la basilique et célébrer sa solennité. Le Saint-Sépulcre est en effet le témoin vivant des Évangiles, car il abrite le tombeau du Christ. Il est à la croisée des différentes communautés chrétiennes et est gardé à part égale entre l’Eglise catholique, l’Eglise orthodoxe grecque et l’Eglise apostolique arménienne.
C’est ce qu’a expliqué le père Samuel Aghoyan, supérieur arménien du Saint-Sépulcre au média vidéo Christian Media Center: «Ce lieu que nous sommes en train de restaurer est un lieu saint et extrêmement vieux. Il comporte des parties anciennes. Il a besoin d’être rénové et restauré pour pouvoir durer. Nous sommes heureux que les trois communautés aient compris et réalisé qu’il était important de restaurer cette basilique, pour la préserver non seulement en tant que telle, mais aussi pour le plaisir des fidèles qui viennent la visiter ici à Jérusalem.»
Une position que partage le patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, Théophilos III: «Ces avancées sont très importantes. Non seulement pour l’église elle-même, pour le complexe du Saint-Sépulcre, mais aussi pour les communautés chrétiennes et les habitants de Jérusalem». Car aujourd’hui, a-t-il poursuivi le Saint-Sépulcre est le cÅ“ur du christianisme, de la foi chrétienne. Il est un point de référence pour des milliers, voire des millions de personnes qui aimeraient le visiter et y puiser un peu de nourriture spirituelle, de force et d’énergie –surtout en ce moment, avec le monde sens dessus dessous. «Ce que nous accomplissons actuellement, nous, membres des trois communautés, est donc vraiment quelque chose de fondamental. C’est une grande bénédiction pour nous tous, parce que notre mission ici en tant qu’églises, pour les communautés que nous servons et pour toute la chrétienté, est précisément de maintenir, de chérir et de promouvoir les valeurs de la Bible, à la fois de l’Ancien et du Nouveau Testament.»
Redécouvrir «l’histoire de ce lieu extraordinaire»
En effet, ces travaux sont également un moyen de redécouvrir toute l’histoire du Saint-Sépulcre depuis sa construction au IVe siècle par l’architecte Zénobie. Jusque-là, c’est le Département des Sciences de l'Antiquité de l’Université de la Sapienza de Rome qui a mené les fouilles. La responsable des recherches, Francesca Romana Stasolla a constaté l’avancée féconde des recherches archéologiques de l’année 2023: «Cette année a été une année extraordinairement fructueuse car, en quelque sorte, les différentes pièces de cette fouille, qui était jusque-là très fragmentaire, ont enfin commencé à s’assembler.» Selon Nagip Nasser, le chef de projet et l’architecte local: «ce qui compte c’est aussi ce que les pèlerins verront comme résultat final». Il faut donc que les travaux servent «l’histoire de la basilique et soulignent sa valeur historique».
Pour le frère Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, le travail réalisé par les archéologues et les restaurateurs, ainsi que par ceux qui suivent toutes les questions liées à l’infrastructure, est remarquable. Dans un an environ, la basilique aura ainsi son nouveau sol, une fois que les fouilles archéologiques seront terminées et que toute l’infrastructure sera en place. Les visiteurs et les pèlerins pourront ainsi admirer le lieu saint dans toute sa splendeur.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici