Méditation de Noël: «la fête de la simplicité de Dieu»
Lectures: Isaïe 62:11-12; Ps 96 (97), 1.6, 11-12 Tite 3:4-7; Luc 2:15-20
La fête que nous célébrons aujourd’hui n’a pas pour figure centrale un héros, un conquérant ou un leader qui vient d’accomplir des exploits dignes d’un chef. Au cĹ“ur de notre fête se trouve un enfant! L’Evangile nous le présente d’une manière passive: il ne dit rien, il ne fait rien, il ne pleure même pas. Mais, de lui les bergers disent des merveilles. L’environnement dans lequel se passe la scène de l’Evangile est, de toute apparence, pastoral et tout dit la simplicité: le logement, la layette du nouveau-né, les premiers visiteurs… Noël nous parle de simplicité, de modestie, d’humilité de Dieu. Au fond, la simplicité n’est pas la part de celui ou celle qui manque. Dieu possède et peut tout. Mais, c’est un choix que chacun(e) de nous qui célébrons Noël peut faire: être abordable même par les pauvres, être proches aussi des faibles, vivre, manger, partager, passer du temps, parler aussi avec ceux et celles qui sont estimés moins que nous. Nous avons tous bien fait de penser à nos familles pour Noël. Avons-nous aussi pensé à ceux et celles qui n’ont pas pu rejoindre leurs familles ou dont les familles ne sont pas en mesure de célébrer Noël comme nous? La simplicité, la modestie, l’humilité sont le mode dans lequel Dieu vient vers nous à Noël.
Mais ce nouveau-né qui est dans cette étable vient changer notre situation. Plus personne parmi nous sera un(e) délaissé(e) du Seigneur. Il fait de tous les hommes et de toutes les femmes le peuple des rachetés (1è lecture). La naissance d’un enfant implique toujours des changements, même dans les relations entre les personnes. Il y a désormais un petit-fils des grands-parents de deux familles différentes, un neveu des oncles ou tantes des deux familles, un enfant d’un père d’une famille et d’une mère d’une autre famille. Il devient comme un point d’intersection des deux familles.
L’Enfant-Dieu dont nous célébrons la naissance aujourd’hui établit des liens plus que familiaux. Il est divin et humain. Il vient nous montrer la voie et nous donner des moyens pour devenir comme Dieu, c’est-à-dire ses enfants. Déjà les conditions dans lesquelles il est né disent beaucoup sur le mode d’être que doivent adopter les enfants de Dieu. Noël ne nous demande point de renoncer à un cadre de vie décent et convenable, mais Noël nous demande de ne pas nous détourner des autres, de ne point nous éloigner des autres, de ne jamais ignorer les autres, parce qu’ils ne vivent pas dans des conditions pareilles aux nôtres ou parce qu’ils ne sont pas si cultivés. Une vie de simplicité et de proximité aussi avec ceux et celles qui ont moins que nous est un bon début de cheminement vers le salut que le Fils de Dieu nous apporte. Noël n’est pas le matin d’un jour dont l’événement important se passe le soir. Noël fait partie de notre rédemption. Noël reflète beaucoup d’éléments que nous retrouverons dans la vie du Christ jusqu’à sa passion et à sa résurrection.
A l’annonce que font les bergers, les uns s’émerveillent, tandis que Marie retient les faits et les médite en silence. L’émerveillement est la réaction du curieux et du spectateur. Les faits restent extérieurs à nous qui n’en gardons que le sentiment qu’ils ont éveillé en nous. Mais retenir, enregistrer ce que nous avons vu, entendu et ensuite le méditer, le peser intérieurement est une autre chose. Il intègre en nous le message reçu pour qu’il fasse partie de nos réflexions, de notre manière de voir Dieu, le monde, les autres et même les choses. C’est bien de nous émerveiller de Noël et tout ce qu’il entraîne, mais c’est mieux d’intégrer dans notre mode de vie et d’être le message qu’il nous apporte, le message du salut à partir de la simplicité. Avec Noël, «une lumière est semée pour le juste, et pour le cĹ“ur simple, une joie» (Psaume 97). Joyeux Noël!
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