Eléctions en RDC: c’est le moment de choisir de nouveaux dirigeants du pays!
Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican
C’est ce 20 décembre que les congolais seront appelés aux urnes pour élire leur président, ainsi que leurs députés nationaux, provinciaux et leurs conseillers municipaux. Au moment où la campagne électorale touche à sa fin, les candidats sont à la manÅ“uvre pour gagner un plus grand nombre d’électeurs possibles. C’est aussi le moment où plusieurs appels sont lancés pour conscientiser et inviter à un vote responsable. Mgr Donatien Bafuidinsoni, évêque d’Inongo, dans le sud-ouest de la République Démocratique du Congo, s’est livré à cet exercice dans un message daté du 14 décembre et intitulé: «Allons choisir de nouveaux dirigeants !». Il souligne notamment que ces élections constituent une occasion cruciale pour renouveler la classe politique congolaise, avec des dirigeants «beaucoup plus responsables».
Une campagne où tous les coups sont permis
Dans son message adressé particulièrement à ses diocésains et diocésaines, le prélat commence par faire un état de lieu du déroulement de la campagne électorale. Il constate que certains candidats ou leurs «commissionnaires électoraux», dont certains n’ont jamais mis pied dans la province du Mai-Ndombe pendant tout le mandat qui s’achève, y défilent pour battre campagne. D'aucuns vantent le bilan et continuent encore à abreuver la population de promesses, d’autres critiquent ce bilan et promettent de faire mieux. «Et tout cela ne va pas sans insultes ou dénigrements, sur les réseaux sociaux, sur les places publiques ou les antennes de radio, avec de la violence verbale et physique». Avec regret, l’évêque trouve qu’il est «honteux, inqualifiable de la part des hommes et des femmes qui prétendent assumer des responsabilités politiques», d’agir de la sorte. On se serait plutôt attendu à des meetings en fonction d’un projet de société, mais cela n’est malheureusement pas le cas. «Que nenni!».
Voter des dirigeants qui sortiront le Mai-Ndombe de son enclavement
C’est face à une telle situation que l’évêque s’est senti le devoir de donner son avis et d’attirer l’attention de ses chers diocésains et diocésaines «pour qu’ils assument et exercent, avec conscience et en connaissance de cause, leur devoir citoyen pour un avenir meilleur de notre pays». Il les exhorte à voter pour le bien de Mai-Ndombe, afin de donner des vrais responsables qui vont sortir cette province de son enclavement. Il les appelle aussi à la vigilance, surtout devant des bureaux de vote «avant, pendant et après» les élections, pour se rassurer qu’on leur imposera pas des personnes qu’ils n’auront pas choisies.
«Pour un avenir meilleur, autre que celui de la souffrance, de la misère, nous devons renouveler la classe politique, avec de nouvelles figures, pas les mêmes depuis des décennies, pas ceux-là qui ont étalé leur amateurisme, qui ont détourné l’argent du pays, qui se sont enrichis sans vergogne et qui se sont constitués en bande de ‘‘sapeurs’’ et de jouisseurs au lieu de construire le pays», a insisté l’évêque d’Inongo.
Des «Non» pour se préparer à un vote consciencieux
Pour être beaucoup plus concret, Mgr Bafuidinsoni a dressé une liste des «Non», destinés à faire réfléchir et à préparer ses fidèles à un vote consciencieux et responsable. «Non aux opportunistes qui ont changé de camps à la recherche des intérêts personnels; Non à ceux qui ont pris comme suppléants les membres de leurs familles; Non à ceux qui ont postulé à tous les niveaux (preuves qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire pour notre pays, sinon tenter la chance); Non aux tribalistes et aux népotistes (leurs paroles et les actes les accusent, car ils sèment la haine et prêchent la division entre les peuples avec des conséquences qui peuvent être désastreuses pour nous, alors qu’ils vont, eux et leurs familles, fuir à l’étranger); Non à l’achat des consciences (ils distribuent des T-shirts, achètent vos cartes d’électeurs pour bien tricher. C’est déjà là un signe qu’ils ne sont pas honnêtes, sont de moralité douteuse et veulent prendre le pouvoir par des moyens frauduleux, non pour nous servir, mais pour se servir, et continuer à nous asservir); Non à ceux qui veulent cacher leur mégestion et abus du pouvoir en évoquant le patriotisme, la souveraineté nationale, l’impérialisme, le colonialisme et que sais-je encore».
Mgr Bafuidinsoni conclut son message en invitant à prier pour la paix dans son pays, surtout à l’approche de Noël, afin que l’Enfant Jésus, qui vient, trouve la RD Congo «dans la paix et dans la joie d’avoir une classe politique renouvelée et légitime».
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