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Photo d'illustration des é±ô±ð³¦³Ù¾±´Ç²Ô²õ au Nigeria Photo d'illustration des é±ô±ð³¦³Ù¾±´Ç²Ô²õ au Nigeria  (AFP or licensors)

Nigéria: l’Église dénonce la violence et la faible participation des électeurs

Dans une déclaration, Mgr Lucius Iwejuru Ugorji, archevêque d'Owerri et président de la Conférence épiscopale du Nigeria, a dénoncé la faible participation des électeurs au vote des gouverneurs des trois États qui a eu lieu samedi 11 novembre. S’interrogeant sur les résultats du système démocratique qui existe depuis 25 ans, le prélat a assuré que les nigérians devraient «être libres de déterminer qui doit nous gouverner ou nous représenter à quelque niveau que ce soit».

Pope avec Fides

Les nigérians se sont rendus aux urnes samedi 11 novembre pour élire les gouverneurs de trois États du pays, notamment l'État de Bayelsa au sud, l'État d'Imo au sud-est et l'État de Kogi au centre. Selon les resultats rendus publique lundi 13 novembre, le parti du président Bola Ahmed Tinubu, le Congrès des progressistes (APC) est arrivé largement en tête dans l'État d'Imo où le gouverneur sortant Hope Uzodinma a été réélu pour un second mandat avec 540.308 voix contre 71.503 pour son opposant, selon les décomptes officiels. L'APC conserve également l'Etat de Kogi, où Ahmed Usman Ododo remporte le scrutin avec plus de 446.000 voix. Le Parti social-démocrate (SDP) arrive en deuxième position avec 259.000 voix. Toutefois, dans l'Etat de Bayelsa, le gouverneur sortant Douye Diri, membre du Parti démocratique populaire (PDP - opposition), conserve son poste avec 175.196 voix contre 110.108 pour le candidat de l'APC.

Des élections «hors cycle»

Les élections dites «hors cycle», c'est-à-dire les élections organisées en dehors du processus électoral normal, au cours desquelles des voix sont exprimées pour les organes fédéraux et étatiques, remontent à 1999, lorsque la dictature militaire de l'époque a cédé la place au retour de la démocratie. On s'attendait à ce que des élections soient organisées régulièrement dans toute la fédération selon un cycle de quatre ans, mais après les élections de 1999, de nombreux candidats ont contesté judiciairement le résultat des élections dans de nombreux États. En conséquence, les tribunaux électoraux ont démis certains gouverneurs de leurs fonctions et ont ordonné leur réélection. Après les élections de 1999, des élections ont été organisées dans huit États de la Fédération en dehors du cycle électoral normal.

La soif de pouvoir et de l’argent, source de crise

Dans sa déclaration, le prélat a fustigé la soif d'argent et du pouvoir de nombreux candidats, considérée comme la principale cause de cette situation. «Alors que les titulaires d'une fonction publique devraient savoir que le pouvoir est éphémère, nos jeunes devraient résister à la tentation de s'offrir comme chair à canon ou comme voyous», a souligné Mgr Ugorji. Cette oobservation de l’archevêque d'Owerri rejoint celle du cardinal John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque émérite d'Abuja, qui avait déclaré que «si le gouverneur était quelqu'un qui se présentait pour servir le peuple, il n'y aurait pas besoin de tout cela», se demandant «pourquoi tant de bagarres pour le poste de gouverneur». Selon lui, «c'est parce qu'il est utilisé pour exalter les gens, pour obtenir le pouvoir, qui est utilisé pour des intérêts égoïstes au lieu d'être utilisé pour servir le bien commun».

Une faible participation et des violences électorales

Le taux de participation a été faible car la violence qui a caractérisé la campagne électorale a dissuadé de nombreux électeurs de se rendre dans les bureaux de vote. Bien que la police ait mobilisé 92 565 policiers, dont 27 000 à Bayelsa, 25 565 à Imo et 40 000 à Kogi, appuyés par des hélicoptères, de graves violences ont été signalées. Dans l'État d'Imo, le président du parti travailliste et un membre du parti ont été battus; dans l'État de Bayelsa, des fusillades et des meurtres ont été signalés avant et pendant les élections. Dans d'autres endroits, des fonctionnaires de la Commission électorale indépendante ont été pris en otage, tandis que dans l'État de Kogi, avant le vote, des personnes ont été trouvées en possession de bulletins de vote pré-remplis, ce qui a entraîné la décision d'annuler les élections dans certains bureaux de vote. De nombreux problèmes logistiques, l'achat de votes et la collusion entre les fonctionnaires du gouvernement de l'État, les agents de sécurité et les fonctionnaires électoraux ont été signalés.

Selon un courant de pensée, les «élections hors cycle» pourraient contribuer à identifier et à corriger les distorsions du système électoral, mais elles se sont avérées encore pires que les élections régulières, au point que l'ancien président Goodluck Jonathan a demandé que «la Constitution soit modifiée pour mettre fin au vote en dehors du cycle régulier».

 

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15 novembre 2023, 14:49