Méditation du 29ème dimanche de l’année liturgique A: Tout pouvoir vient de Dieu
Lectures: Is 45, 1.4-6; Ps 95 (96), 1.3, 4-5, 7-8, 9-10ac; 1Thess 1,1-5; Matt 22, 15-21
Les disciples des Pharisiens parlent bien. Ils commencent leur discours avec un artifice de l’éloquence pour se faire écouter avec bienveillance. Ils flattent Jésus en lui disant des vérités qui le concernent. Ayant si bien préparé le terrain, ils lui posent alors la question sur la taxe payée à l’empereur romain.
Mais, Jésus a, d’une part, entendu le discours dès le début et, d’autre part, vu comment et avec qui ils sont venus. La louange vertigineuse avec laquelle commence leur propos ne fait pas perdre à Jésus la conscience de la situation et surtout de la présence des Hérodiens.
Que fait le Christ? Il ne considère ni les émissaires des Pharisiens ni les Hérodiens selon les apparences. Jésus ne se laisse pas désorienter par la bonne odeur de la fumée du plat de la séduction que lui présente les Pharisiens accompagnés des Hérodiens. Il sait reconnaître que la fumée, fût-elle de bonne odeur, est fumée et peut flouer le jugement. Il considère les disciples des Pharisiens dans la vérité de leur être: ils sont des hypocrites! Un bel exemple pour la vie spirituelle dans le cas de la tentation.
Ensuite, Jésus répond à la question. Il sait qu’il y a deux partis aux intérêts opposés et le piège tendu attend que Jésus prenne parti pour l’un ou l’autre. Mais, Jésus confond les Pharisiens et les Hérodiens. Il les renvoie dos à dos. Que César règne, qu’il ait son effigie et son inscription sur la monnaie, tout cela ne gêne en rien le pouvoir de Dieu, ne rivalise nullement avec sa puissance. Il y a une part de respect qui revient à l’autorité politique. César peut se hisser au plus haut point: dominer des territoires, régner sur des peuples innombrables, il n’atteindra jamais la hauteur de Dieu.
Quelque grand que soit le déploiement du pouvoir de César, c’est Dieu qui laisse libre cours à l’exercice de la liberté humaine. La première lecture nous le dit à propos de Cyrus. Dieu a toujours une bonne leçon qu’il nous communique à travers l’histoire des grandes puissances de ce monde. Elles ont toutes un début et une fin, parfois même tragique. Mais le règne de Dieu est éternel.
Donc, obéir à Dieu ne conduit pas nécessairement à se dérober aux obligations civiles. Et le respect des normes de la société ne conduit pas toujours à se détourner de Dieu. La voie de la religion n’est pas fondamentalement opposée à la voie civile. Toutefois, Dieu étant celui qui permet à Cyrus, à l’empereur romain d’avoir le pouvoir qu’il a, il nous faut obéir à l’autorité aussi longtemps que cette obéissance ne nous oppose pas à Dieu. Nous devons rendre à César sa part, pour autant que notre foi continue son Å“uvre, que notre charité endure ses sacrifices et que notre espérance résiste au découragement, comme dit la deuxième lecture. Telle est la part de Dieu: maintenir notre foi active, notre charité pleine de sacrifice et notre espérance persévérante. Nous avons un bel exemple de réponse à la séduction: ne pas y répondre en fonction de ce que le tentateur nous fait croire d’être, ni des avantages qui semblent en découler, mais choisir ce qui encourage la foi, nourrit la charité et préserve l’espérance. «A vous la grâce et la paix». Amen!
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