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202101.23 Evêque de l’éparchie catholique d’Adigrat - Ethiopie 202101.23 Evêque de l’éparchie catholique d’Adigrat - Ethiopie 

Ethiopie: l'éparchie d’Adigrat réclame que le Tigré ne soit pas oublié

Depuis près de trois ans de guerre qui fait rage dans la région nord de l’Ethiopie, le Tigré ne cesse d’enregistrer plusieurs pertes en vies humaines. Dans une déclaration, Mgr Tesfaselassie Medhin, évêque de l’éparchie catholique d’Adigrat, requiert que la situation dramatique au Tigré ne passe pas sous silence, «d’autant plus que les projecteurs sont braqués principalement sur la crise socio-politique au Moyen-Orient», a-t-il souligné.

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«Notre ordre mondial semble avoir besoin d'une sérieuse transformation, sinon les conséquences continueront à affecter de plus en plus les personnes les plus fragiles qui seront les premières à perdre», a écrit l'évêque de l'éparchie catholique d'Adigrat, déplorant les scénarios de guerre qui s’aggravent de plus en plus dans le monde entier, particulièrement dans la région du Tigré.

Mgr Medhin dénonce la résurgence des conflits au Tigré

Malgré l'accord de paix signé à Pretoria en Afrique du Sud en novembre 2022, la combinaison de multiples causes a conduit à une terrible situation de crise humanitaire. Les blocages continus à l'accessibilité et à l'aide humanitaire, l'occupation du Tigré par des forces étrangères causant toutes sortes de violences, les déplacements, la stagnation des solutions politiques, l'impact de la sécheresse croissante causée par le changement climatique, le faible accès aux ressources telles que l'eau et les systèmes d'irrigation, sont quelques-unes des situations précaires que le prélat a mises en exergue.

«Notre population mène une vie extrêmement difficile dans le Tigré. Plus d'un million de personnes (personnes âgées, femmes, enfants) vivent dans des situations désastreuses depuis le début de la guerre en 2020, dans des tentes et des écoles de fortune», a dénoncé Mgr Medhin. Des milliers de personnes sont mortes en effet. Rien qu'au cours des deux dernières semaines, «toutes les familles ont été profondément endeuillées par la perte de membres de leur famille qui avaient quitté leur foyer en tant qu'infirmières, étudiants, enseignants, médecins, ingénieurs, pour aller travailler afin de sauver des vies», a ajouté l’évêque de l’éparchie catholique d’Adigrat.

Des conséquences désastreuses pour la région nord de l’Ethiopie

Le conflit a eu un impact dévastateur sur les infrastructures agricoles, notamment les systèmes d'irrigation, les fermes et le bétail, entraînant une baisse de la production agricole et exacerbant l’insécurité alimentaire et la malnutrition. «Des centaines de milliers de personnes ont été forcées de fuir leurs maisons et d'abandonner leurs fermes, laissant des terres incultes aggravées par les conditions de sécheresse. De nombreux agriculteurs ont été déplacés de leurs terres, ce qui les empêche de poursuivre leurs activités agricoles», a insisté l'évêque d'Adigrat.

Par ailleurs, le prélat a souligné que la destruction des forêts et de la végétation aggrave la situation de sécheresse en réduisant la rétention d'eau et la recharge des nappes phréatiques. Sur ce, le bureau de coordination diocésain, avec ses partenaires internationaux, tente de réparer les systèmes et les sources d'eau, et de distribuer de l'eau par le biais de véhicules.

S’attaquer à la fois au conflit et à la sécheresse pour sauver des vies

Mgr Medhin a conclu en déclarant que, si certaines mesures ne sont pas mises en Å“uvre immédiatement, la paix reste menacée. L’éparchie demande instamment que l'accord de paix de Pretoria soit pleinement mis en Å“uvre, en particulier que les forces d'occupation quittent le Tigré, que les routes soient accessibles à tous les quartiers bloqués, que plus d'un million de personnes déplacées rentrent chez elles et dans leurs quartiers, et que l'aide alimentaire humanitaire soit rétablie. «La communauté internationale doit sortir de son silence, des milliers de personnes continuent de mourir. La violence et les affrontements sévissent également dans d'autres régions d'Éthiopie, et les personnes qui souffrent ont partout besoin de paix, de nourriture, de services de base et de justice», a-t-il déploré.

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23 octobre 2023, 16:23