ÃÛÌÒ½»ÓÑ

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

Organisé sous le signe de la «communion», l’édition 2023 du pèlerinage national aux lieux saints de la chrétienté catholique se poursuit après l’étape de la terre sainte puis Rome. Les pèlerins se rendront à Lourdes où ils feront l’expérience mariale, une occasion de méditer sur la figure de Marie comme faisant partie de disciples de Jésus. Le but du pèlerinage est de vivre la foi chrétienne en marchant sur les traces de Jésus et en communion avec l’Église universelle.

Pèlerinage national, une expérience de la synodalité

Pour Mgr Paul Abel Mamba, évêque de Tambacounda et chargé de l'accompagnement spirituel des pèlerins au niveau de notre conférence épiscopale c’est «un pèlerinage annuel chaque année qui prend en compte trois étapes». En terre Sainte, où les pèlerins ont passé «cinq jours autour de Jérusalem, cinq jours autour de Nazareth, l’accent a été mis  sur la personne du Christ», le but étant de les permettre de découvrir davantage Jésus-Christ et qu'ils puissent, en lien avec les Saintes Écritures, méditer à chaque célébration et mettre leurs pas sur les pas du Christ. La deuxième étape de ce pèlerinage se déroule à Rome, lieu d'expérience de l'Église universelle, pour qu'ils puissent connaître davantage les démembrements de l'Église, qui a à sa tête le Pape François. Tout cela, a-t-il poursuivi, pour «qu'ils puissent comprendre qu'ils appartiennent à une grande communauté universelle dont les démembrements sont au Sénégal». La troisième étape se poursuivra, «pour prendre en compte la dimension mariale de notre foi catholique en allant à Lourdes où, nous rappelons, la place primordiale de la Vierge Marie dans le cercle des disciples du Christ», a expliqué Mgr Mamba.

Ce pèlerinage est une occasion que l’Église du Sénégal offre à ses fidèles les permettant de vivre leur foi catholique. Lors de ces pèlerinage assure l’évêque de Tambacounda, «nous travaillons et nous prions pour l'unité de nos communautés locales, mais aussi de notre communauté universelle qui est l'Église universelle». C'est une manière de promouvoir la foi chrétienne et l'engagement dans l'Église avec tous ces pèlerins.  

Des pèlerins sénégalais participant à l’édition 2023 du pèlerinage aux lieux saints de la chrétienté catholique

Le pèlerinage national, une occasion de prière et de recueillement

«J'ai découvert des pèlerins très recueillis» a déclaré l'abbé Achille Djihounouck du diocèse de Ziguinchor, accompagnateur spirituel de cette délégation des pèlerins. Le prêtre a assuré par ailleurs qu’ils «sont impressionnés et beaucoup par leur témoignage m'ont confié leur sentiment». Pour eux, «marcher sur les pas de Christ, c'est une véritable grâce et c'est providentiel». Cette expérience, explique-t-il, leur a  «permis d'avoir un autre regard et une autre compréhension de la Bible quand ils vont la lire parce qu'ils ont vu des sites, des lieux qu'ils connaissaient simplement sur images ou alors qu'ils ont découvert à travers la Bible». Maintenant qu'ils ont mis les pieds dans ces lieux précis, a témoigné l’abbé Diounouk, «ils pensent pouvoir vivre autrement leur foi, leur rapport à Jésus-Christ, leur rapport à Dieu et leur rapport avec leurs proches».

Pour une prochaine édition, «dès que nous allons retourner, nous avons une session de l'encadrement de tout le comité, un comité interdio-césain des pèlerinages catholiques» confie le père spirituel. Au cours de cette session, tous les rapports seront présentés puis une messe d’action de grâce sera organisée afin de rendre grâce à Dieu pour cette phase, mais aussi et surtout pour préparer une prochaine édition. Dans ce sens, à partir de mars 2024, les «les inscriptions vont commencer, la prochaine édition».

Une expérience de consolidation de la foi chrétienne

«C'est une expérience inédite, une expérience unique dans le sens où aujourd'hui nous vivons réellement l'évangile», a confié Benjamin Ndeye, l’un des 400 pèlerins. Pour lui, c’est une expérience qui permet la consolidation de sa foi, d'abord avec «la première étape en Israël qui nous a permis de vivre la réalité de l'évangile». Car, a-t-il expliqué, «quand nous allions à l'église depuis l'enfance du baptême jusqu'à la confirmation et même jusqu'au mariage religieux, nous n'avions qu'une idée et une compréhension théorique de la catéchèse de ce que les prêtres, les évêques nous faisaient comprendre de notre religion». Par ce pèlerinage, a-t-il poursuivi, «nous finissons par comprendre que le Christ a réalisé ces miracles et que c'est une réalité que nous avons vécue en suivant ses pas». C’est pour Ndeye une grâce et une immense fierté d'être chrétien parce que tout cela est «la manifestation divine». Le pèlerinage «nous pousse à nous ancrer davantage dans notre foi chrétienne, à nous dire que le Christ est réellement Dieu» et permet de découvrir que «nous vivons en parfaite harmonie avec toute la communauté multiculturelle, avec nos frères et sÅ“urs d'autres états et d'autres cultures». Il invite enfin d’autres sénégalais chrétien, catholique, à nourrir le désir et faire de son mieux pour vivre «cette belle expérience inédite».

L’organisation du pèlerinage, fruit de collaboration entre l’État du Sénégal et l’Église

L’organisation du pèlerinage aux lieux saints de la chrétienté catholique du Sénégal est organisé chaque année grâce à l’aide de l’État qui «octroie une subvention conséquente et met à notre disposition une équipe médicale, la télévision nationale, et tout pour pouvoir apporter le meilleur concours à l'Église du Sénégal dans le cadre de l'organisation de ce pèlerinage», explique Emmanuel Diedhiou, coordonnateur de l'édition 2023 du pèlerinage. Cette aide gouvernementale entre dans le cadre de l’accord entre l’Église et l’État, car, «dès l'origine, en 1964, quand le comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques a été créé, les évêques ont pensé pouvoir le faire en rapport avec les pouvoirs publics» confie le coordinateur. C’est cette entente qui permet de mobiliser un nombre si important de fidèles chrétiens dans un pays comme le Sénégal avec une minorité chrétienne. Toutefois, il est demandé une contribution symbolique aux participants, ce qui permet d’assurer la pérennité du pèlerinage. Ce voyage de foi est aussi soutenu par des partenaires qui «nous donne une forme de paquets en termes de restauration, d'hébergement et de transport» en soutient a conclu Diedhiou qui se dit satisfait de cette expérience qu’il a vécue à travers ce pèlerinage.