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Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican, avec Benjamin Mukanire – Bukavu

Les activités du Symposium international sur la justice, la réconciliation et la paix organisé par la Compagnie de Jésus en collaboration avec l’archidiocèse de Bukavu ont débuté jeudi 31 août 2023.  Le lancement a eu lieu au cours de la messe présidée en la cathédrale Notre Dame de la Paix de Bukavu par Mgr François Xavier Maroy, archevêque de Bukavu. Durant quatre jours, les participants vont réfléchir sur l’engagement socio-politique de cet ancien archevêque de Bukavu, assassiné le 29 octobre 1996, en mettant un accent sur la justice, la paix et la réconciliation comme gage du développement et d’unité.

Mettre l’accent sur l’engagement socio-politique de Mgr Munzihirwa

Dans son homélie, l’archevêque de Bukavu a tout d’abord remercié les pères jésuites qui, après avoir vécu l’expérience du premier Symposium international à Kinshasa autour de feu Mgr Christophe Munzihirhwa, dont la cause de béatification est en cours à Rome; ont pensé faire la même expérience à Bukavu, terre natale de Mzee Munzihirhwa. Mgr Maroy a appellé les participants à ces assises à mettre un accent particulier sur le combat de son illustre prédécesseur en faveur de la justice, de la paix et de la réconciliation dans la région des Grands Lacs, en proie à une instabilité qui dure depuis trois décennies. Il les a aussi invités à approfondir leurs réflexions tout en priant pour que les résultats de ce symposium apportent un plus dans la compréhension de la pensée de Mgr Christophe Munzihirhwa; ainsi que dans la recherche de la paix véritable.

Parler sans compromettre la cause de Béatification du Serviteur de Dieu Christophe Munzihirwa

L’archevêque de Bukavu a expliqué le choix des aspects social et politique qui doivent être abordés au cours de cette rencontre, bien différents du thème du symposium de Kinshasa. «Si à Kinshasa ils avaient pris le thème pastoral, chez nous à Bukavu les jésuites ont jugé bon et par mesure de prudence de parler du thème socio-politique.  Parce que nous sommes sur le lieu de la mort [de Mgr Munzihirwa, ndlr] et dans le diocèse qui a introduit la cause de béatification de Mgr Christophe Munzihirwa à Rome. En même temps, Munzihirwa lui-même rêvait de cette touche sociale et politique dans sa vie.  Pour ne pas compromettre la cause de Mgr Christophe Munzihirwa, je vous prie de vous atteler sur l’aspect sociopolitique», a déclaré Mgr Maroy.

Dans la région des Grands Lacs, a constaté l’archevêque de Bukavu, la paix peine à s’installer, la justice est bafouée tous les jours et le peuple souffre. Les conflits persistants et les intérêts égoïstes minent les efforts de paix et de réconciliation dans cette zone, a regretté le prélat congolais.

Après l’eucharistie, les participants se sont dirigés vers la grande salle du Collège jésuite Alfajiri pour les allocutions d’ouverture de ce symposium. Dans son mot de bienvenue, au nom du provincial des jésuites d’Afrique Centrale, le père François Kanyamanza a loué la collaboration entre l’archidiocèse de Bukavu et la Compagnie de Jésus dans l’organisation de ces assises.

Durant quatre jours, les conférences qui auront lieu au Collège Alfajiri vont s’inspirer de la vie et de la pensée de Mgr Christophe Munzihirwa pour aborder les défis et enjeux des conflits qui maintiennent l’Est de la République Démocratique du Congo et la région des Grands-Lacs dans l’instabilité. Elles vont également traiter des conséquences de ces crises sur le plan humanitaire, tout en mettant en relief la question des déplacés des guerres et des violences dans la Région des Grands-Lacs. Elles vont en outre proposer des pistes de solution pour sortir de cette spirale de déstabilisation, afin de tendre vers un développement durable.