La parole de Jérusalem pour la ²Ñé»å¾±³Ù±ð°ù°ù²¹²Ôé±ð
Delphine Allaire - Envoyée spéciale à Marseille, France
Vue de Terre sainte, que vous inspire la tenue des Rencontres méditerranéennes?
Les relations interreligieuses ne sont jamais simples. Au regard de nos difficultés, l'influence du politique sur l’interreligieux est un problème grave, car il bloque tout. J'aimerais que l’on discute de ces questions-là ensemble et je suis heureux qu'il y ait ici des jeunes.
Certainement ceux qui viennent à nos rencontres sont des jeunes de bonne volonté, mais de voir leur regard peut donner des idées quand l'on rentre chez soi. La question de la rencontre de l'autre est extrêmement concentrée en Israël; il y a la présence des migrants et des demandeurs d'asile, mais aussi la dimension Å“cuménique extrêmement forte. Toutes les Églises sont présentes, côte à côte, de petites communautés qui apprennent à vivre ensemble dans l'amitié. Vivre ensemble dans l'amitié, nous y arrivons, mais collaborer, il y a encore un effort à faire. Ces Rencontres méditerranéennes font office de petit laboratoire.
Dans le contexte méditerranéen actuel, quelle est la voix particulière de Jérusalem?
C'est la ville d'où sont nées toutes les grandes religions monothéistes. En même temps, Jérusalem est le lieu qui montre de la façon la plus claire l'incapacité des hommes à s'accepter les uns les autres dans la différence. Comment le religieux, tout en gardant chacun fidèle à sa foi, sans syncrétisme, rapprochent les humains et ne les séparent pas? Jérusalem met à l'épreuve toutes les religions. Comment puis-je, tout en étant fidèle à ma foi et en étant attaché au Dieu Saint, avec les exigences du Dieu Saint, ne pas contredire l'amour du prochain. Je ne suis pas étonné que Jérusalem soit toujours un lieu difficile, car le jour où on aura surmonté cette difficulté-là, c'est que le Messie viendra.
La liberté religieuse en est-elle abîmée?
En Israël, il y a une liberté religieuse. Mais est-ce que cela veut dire qu'il y a le respect des autres religions? C'est une autre chose. Nous chrétiens, qui sommes une minorité, nous avons la possibilité d'exercer notre foi. Il n'y a pas de prosélytisme, mais nous pouvons vivre notre foi chrétienne, célébrer. Nous avons nos processions. Il faut demander l'autorisation, mais cela est possible. Par contre, apprendre le respect de l'autre, lutter contre les fondamentalismes, c'est tout un chemin.
Comment le Vicariat de Jérusalem gère les flux migratoires? Quelle est votre action et qui sont les migrants qui arrivent en Israël?
Nos migrants sont les Philippins, les Indiens, les Sri-Lankais, des Éthiopiens, les Éthiopiens. Les Ethiopiens et Erythréens sont des demandeurs d’asile.
L’Église a une action au service des migrants et des fils de migrants aussi. Ceux qui naissent en Israël. Nous ne parlons pas beaucoup de ce problème-là, mais c'est un problème réel.
Les enfants de migrants sont des minorités, des enfants qui n'ont pas choisi de naître dans ce pays-là, qui se retrouvent à être chez nous des minorités religieuses, ethniques, des personnes pauvres qui n'arrivent pas, qui sont pour quelques-uns d'entre eux, sans identité, un peu apatrides. Comme Eglise, nous aidons d'un point de vue humanitaire et offrons à ces personnes la possibilité de prier.
Quant aux droits aux droits humains en Israël, il y a quand même des lois qui protègent les droits de l'homme, mais il y a certaines pratiques que l'Église trouve inhumaines.
Et là, l'Église a une parole à dire. L'État est souverain, il veut accueillir ou il ne veut pas accueillir, il est libre de le faire, mais en même temps, l'Église a une parole à porter sur la valeur humaine. La vie humaine est au-dessus de tout. Il faut protéger la vie humaine, même si cela est difficile, même si cela pose des problèmes. Nous n'avons pas de pouvoir politique là-dessus, mais une parole à dire et une présence à côté de ces personnes.
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