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2020.09.08 Vangelo della XXIV domenica A - perdonare

Méditation du 24ème dimanche du Temps Ordinaire A: «pardonner du fond du cœur»

Le père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation, avec les lectures du 24ème Dimanche du Temps Ordinaire de l’Année liturgique A.

Lectures: Si 27, 30 - 28, 7        Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 9-10, 11-12       Rm 14, 7-9         Mt 18, 21-35

Que signifie le pardon pour nous? pour moi? Quelle est la place du pardon dans nos vies? dans ma vie? Telles sont les questions que nous posent les textes de la liturgie de ce dimanche.

A ces questions une ferme réponse est donnée dans la première lecture, tirée du livre de la Sagesse. La formulation est forte: «Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis». Cela signifie donc qu’il est vain de demander pardon au Seigneur si le pardon n’habite pas le quotidien de nos relations avec autrui. Et le livre de la Sagesse poursuit: «Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme, comment peut-il demander à Dieu la guérison? S’il n’a pas pitié pour un homme, son semblable, comment peut-il supplier pour ses péchés à lui?». Le pardon, vécu dans le quotidien, est donc nécessaire à quiconque désire vivre en relation avec le Dieu de la Bible.

L’évangile lu ce dimanche s’inscrit dans cette perspective, et l’approfondit. Pierre interroge Jésus: «Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner? Jusqu’à sept fois?».  Jésus répond en racontant une parabole. Un roi vient d’annuler la dette immense contractée par un de ses serviteurs, devenu insolvable; peu de temps après, ce même serviteur refuse de remettre la petite dette qu’un de ses débiteurs ne parvient pas à lui rembourser; cette attitude scandalise, et le roi est informé de la situation; le roi dit alors au serviteur dont il avait annulé la dette immense: «Je t’avais remis toute [ta] dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi?»; et le roi le livre aux bourreaux.Ce texte peut nous déranger: comment ce roi peut-il faire une chose (remettre une dette) pour ensuite revenir sur sa parole et livrer son débiteur insolvable aux bourreaux? Que signifie sa remise de dette, un jour prononcée, et le lendemain dénoncée? Ce malaise vient de ce que le roi et son serviteur ne sont pas sur la même «longueur d’onde»: d’un côté, le serviteur qui devait une forte somme d’argent au roi pense réaliser une bonne affaire (formidable! voilà que mon créancier m’a fait don de ce que je lui devais), et, d’un autre côté, le roi pense avoir introduit ce serviteur dans un style de vie marqué par une générosité qui est au-delà de toute comptabilité.

Oui, la générosité de Dieu à notre égard ne suit pas les règles de la comptabilité… et le signe que nous acceptons cette générosité de Dieu est que nous-mêmes n’inscrivons pas nos relations humaines dans le cadre d’une comptabilité sourcilleuse où nous monnayons notre pardon. Autrement dit: si nous prenons conscience de tout ce que Dieu nous remet dans nos vies, comment pourrions-nous ne pas remettre à qui que ce soit les dettes contractées à notre égard? Dans cette parabole, le pardon ne relève pas du registre de la quantité, contrairement à ce que semblait suggérer Pierre avec la question: «lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner? Jusqu’à sept fois?»; le pardon relève du registre de la qualité, car il s’agit, dit Jésus, de pardonner à autrui du fond du cÅ“ur. Non pas «combien de fois», mais «du fond du cÅ“ur». Voilà bien un radical changement de perspective: pardonner non pas une fois, deux fois, trois fois… mais pardonner du fond du cÅ“ur. Notre vie, à nous tous, ne serait-elle pas transformée si nous accueillions cet appel?

Nous sommes donc invités à entrer dans une vie nouvelle, une vie qui a pour horizon la générosité du Seigneur à l’égard de chacun d’entre nous. Paul le dit à sa manière dans l’extrait de la lettre aux Romains lu ce dimanche: «si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur». Puissions-nous entrer dans cette vie nouvelle, placée sous le signe de la générosité du Seigneur! 

Suivre la méditation proposée par le père Antoine Kerhuel, SJ

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16 septembre 2023, 10:30