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Le père Charles Kitima, secrétaire-général de la conférence épiscopale tanzanienne. Le père Charles Kitima, secrétaire-général de la conférence épiscopale tanzanienne.  

L'Église de Tanzanie déplore un accord confiant la gestion des ports du pays aux Émirats

Le 10 juin, l'Assemblée nationale de Tanzanie avait approuvé un "accord intergouvernemental" avec l'émirat de Dubaï signé en octobre 2022 et qui vise à développer, améliorer, gérer et exploiter les ports du pays. Un accord qui selon les évêques tanzaniens ne respecte pas la volonté du peuple.

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L'Église catholique de Tanzanie s'inquiète de l'accord passé entre le gouvernement et les Émirats arabes unis concernant la gestion des ports du pays. Conclu avec Dubaï en octobre 2022, l'accord a été approuvé le 10 juin dernier par l'assemblée nationale et permettrait à une société contrôlée par l'émirat de gérer les principaux ports de Tanzanie. Le texte a fait l'objet de nombreuses protestations dans le pays et conduit à plusieurs arrestations.

Le week-end dernier, les évêques tanzaniens ont lu une déclaration dans laquelle ils critiquent sévèrement ce projet, sources de grandes tensions, et demandent au gouvernement de revenir sur cet accord. «Nous avons suivi attentivement les discussions, les opinions, les suggestions et les cris de la majorité des citoyens, qui sont les propriétaires de tous les ports et de toutes les ressources, et nous avons réalisé que la majorité des citoyens ne veulent pas de cet accord qui donne à l'investisseur étranger l'autorité et le droit de posséder les principales routes économiques comme spécifié dans cet accord», déclare la conférence épiscopale.

Protestation des ONG

«Maintenant que la majorité des citoyens ne veut pas d'investissements dans des conditions aussi mauvaises dans tous nos ports, et puisque le gouvernement est responsable devant le peuple, les dirigeants doivent écouter la voix du peuple, car sa voix est la voix de Dieu» poursuivent les évêques. Cet accord, regrette encore l'Église de Tanzanie, a divisé la nation en deux. Les évêques déplorent aussi un climat d'intimidation dans lequel certains qui soutiennent l'accord le font par crainte pour leur emploi au sein du gouvernement. 

Les heurts consécutifs à l'opposition à ce projet de concession ont conduit à l'arrestation d'au moins 22 personnes depuis le 10 juin selon l'ONG Human Rights Watch. L'ONG dénonce des arrestations arbitraires et rappelle que la constitution tanzanienne respecte la liberté d’expression. 

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21 août 2023, 16:07