Niger : les 鱹ê±ç³Ü±ð²õ des pays voisins appellent au dialogue
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La suspension du Niger de l'Union africaine (UA) jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel a été annoncée mardi 22 août 2023 dans un communiqué de l'organisation internationale basée à Addis-Abeba. Ce communiqué précise qu'à la suite du coup d'État qui a renversé le président Mohamed Bazoum, les implications d'une éventuelle action militaire de la Cedeao seront évaluées. L'UA appelle également ses États membres et la communauté internationale à rejeter le changement de gouvernement au Niger, qualifié d'«inconstitutionnel», et à «s'abstenir de toute action qui lui donnerait une légitimité».
La menace d'une intervention armée
Le document souligne que la Commission de l'UA, en étroite collaboration avec la Cedeao, est invitée à désigner rapidement les membres de la junte militaire au pouvoir et toutes les personnes impliquées dans le coup d'Etat du 26 juillet, «y compris celles impliquées dans la violation des droits humains fondamentaux du Président Bazoum», afin d'imposer «des sanctions ciblées et des mesures punitives individuelles». La Cedeao avait qualifié d' «inacceptable» l'annonce d'une période de transition de «trois ans» au Niger faite par le général Abdourahamane Tiani, au pouvoir après le coup d'Etat. Elle a également menacé de recourir à la force si le président Bazoum n'était pas rétabli dans ses fonctions, mais ces derniers jours, des milliers de personnes ont manifesté à Niamey pour soutenir les militaires putschistes.
L’Algérie refuse de collaborer en cas d'intervention militaire au Niger
Entre-temps, les autorités algériennes ont rejeté une demande française d'ouverture de leur espace aérien en vue d'une éventuelle intervention militaire au Niger. C'est la radio officielle algérienne qui a diffusé la nouvelle, selon laquelle la réponse a été «rigoureuse et claire». La France, peut-on lire sur le site de la radio, s'est tournée vers le Maroc et les autorités de Rabat ont répondu positivement. Selon la radio algérienne, Paris «s'apprête à mettre à exécution ses menaces à l'encontre du conseil militaire du Niger concernant une intervention militaire, si le président Bazoum n'est pas libéré».
De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué une éventuelle intervention militaire de la Cedeao. Selon l'agence Anadolu, il a assuré: «nous allons nous concentrer sur la manière de jouer notre rôle clé. Je crois que le peuple nigérien prendra soin de la démocratie et ira bientôt aux élections».
Appels au dialogue
Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, trois états membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, aujourd'hui suspendus en raison des coups d'État militaires, se sont déclarés solidaires de la junte nigérienne au pouvoir, tandis qu’au sein même des pays qui ont menacé d'intervenir militairement, des voix s'élèvent pour demander que la crise soit résolue par le dialogue et non par la force.
Au Nigéria, les évêques de la province ecclésiastique d'Ibadan, à la fin de leur assemblée, ont lancé un appel au président nigérian Bola Tinubu, l'un des plus grands partisans de l'option militaire, lui rappelant que, «l'intervention militaire proposée par les dirigeants de la Cedeao pour restaurer la démocratie au Niger est très impopulaire au Nigeria». Ils ont souligné que «les nigérians sont en faveur de la négociation et d'autres moyens non militaires, et le président Bola Tinubu doit écouter les nigérians avant quiconque». Les prélats ont demandé au Président et à l'Assemblée nationale «d'éviter d'impliquer le Nigéria dans le conflit armé au Niger, car nous avons déjà tant de défis à relever en tant que nation».
Au Bénin, la conférence épiscopale s'est également exprimée en appelant à la voie diplomatique et en demandant la levée des sanctions économiques qualifiées «d'une dureté sans précédent» contre «une population qui souffre déjà beaucoup de la tragédie de la pauvreté et de la misère».
Les évêques du Togo se sont également prononcés en faveur de la levée des sanctions et de la poursuite du dialogue. Les épiscopats du Nigeria, du Niger, du Burkina Faso et la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'Ouest avaient déjà exprimé des positions similaires.
Pour la paix au Niger et la stabilité au Sahel, le Pape François s'est exprimé dimanche 20 août lors de l'Angélus.
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