Méditation du 3ème dimanche de Pâques : «alors leurs yeux s’ouvrirent…»
Lectures : Actes 2, 14-36 ; 1 Pierre 1,17-21 ; Luc 24,13-35.
Chers frères et sĹ“urs, en ce troisième dimanche de Pâques, la liturgie nous fait méditer sur le récit de deux disciples d’Emmaüs que nous trouvons dans l’Evangile selon Saint Luc. Un épisode très riche en enseignements. Les deux disciples sont de ceux qui ont entendu le témoignage des femmes autour du tombeau vide. Et, bien avant, ils avaient entendu les enseignements de Jésus en personne : sur les béatitudes, le scandale de la croix et la promesse de la résurrection.
Ils ont été suffisamment instruits, mais ils s’en vont dans leur village, frustrés dans leur espérance, envahis par des questionnements. Pour eux, ce Jésus sur qui ils avaient compté pour réaliser leurs projets de vie est mort. Tout est fini. Mais Jésus les rejoint dans leur fuite ; il s’introduit dans leur conversation et les invite à s’exprimer sur l’objet de leur frustration.
Les deux disciples racontent alors à Jésus les événements qui se sont passés : ils professent que Jésus était prophète puissant par ses paroles et ses actes, que les grands prêtres l’ont livré, l’ont fait condamner à mort, et l’ont crucifié. Mais les deux disciples ne racontent pas que Jésus leur avait aussi promis qu’il ressuscitera le troisième jour. Ce dont témoignent les femmes après avoir reçu le message des anges, qui leur ont annoncé que Jésus est vivant.
Les deux amis d’Emmaüs rapportent à Jésus les faits dramatiques qu’ils ont vécus, de vrais événements, mais dont ils ne comprennent pas le sens. Ils sont sceptiques et amers. Ainsi, Jésus leur reproche avant tout de manquer d’élan : «vous n’avez donc pas compris ! Comme votre cĹ“ur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes». Puis il leur annonce le mystère de sa mort et de sa résurrection : «ne fallait-il pas que le Christ souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ?».
Les deux disciples ne croient pas d’aussitôt, mais invitent tout de même Jésus à rester avec eux : «reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse». Et c’est quand ils sont à table, à la fraction du pain que leurs yeux s’ouvrent à l’intelligence des Ecritures.
Cependant Jésus disparaît de leurs yeux. Alors ils se rappellent la chaleur de sa Parole : «notre cĹ“ur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Ecritures ?» Alors, les cĹ“urs brûlants de la certitude que Jésus est vraiment vivant, les deux disciples retournent à la communauté à Jérusalem et témoignent de ce qu’ils ont vécu. Il en va ainsi pour nous, chers frères et sĹ“urs. Nous nous sentons parfois blessés et trahis dans nos espérances ; nous nous posons des questions douloureuses. Et nous nous laissons écraser par l’amertume jusqu’au point de ne pas vouloir voir la diversité des compréhensions des faits qui nous arrivent. Nous nous accrochons seulement à des interprétations négatives et partiales. Nous devenons ainsi amers, aigris et frustrés.
Demandons à Jésus Ressuscité de remplir nos cĹ“urs de son Esprit et de les enflammer du désir de voir toutes choses avec son regard et non seulement avec le nôtre. Amen.
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