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Pedro Strecht, président de la commission sur les abus dans l'Église portugaise et le président de la CEP, Mgr José Ornelas, le 13 février. Pedro Strecht, président de la commission sur les abus dans l'Église portugaise et le président de la CEP, Mgr José Ornelas, le 13 février. 

Au Portugal, le premier rapport sur les crimes sexuels dans l'Église rendu public

Fruit d'une commission de travail de six experts, il a été présenté le 13 février devant la conférence épiscopale. Plus de 500 témoignages ont été recueillis pour des faits commis entre 1950 et 2022, qui ont fait au moins 4815 victimes. Les résultats des travaux de la commission «ne peuvent être ignorés» a expliqué le président de la conférence épiscopale portugaise.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican

À l'instar de la France, de l'Allemagne, de la Belgique ou encore de l'Australie, le Portugal a confié à son tour à une commission spéciale indépendante la tâche d’enquêter sur les crimes sexuels commis au sein de l'Église catholique. En novembre 2021, cette commission, composée de six experts a été missionnée par la conférence des évêques, commission qui a présenté son rapport ce lundi 13 février au siège de la conférence épiscopale (CEP). De janvier à octobre 2022, les membres de la commission ont auditionné plus de 500 personnes. Il en ressort qu'au moins 4 815 mineurs ont été victimes de violences sexuelles dans l'Église portugaise depuis 1950. «Il est désormais difficile que tout reste pareil concernant les violences sexuelles sur mineurs au Portugal et la conscience de leur impact traumatisant» a confié le pédopsychiatre Pedro Strecht, coordinateur du groupe de travail en remettant son rapport aux évêques.

Mgr José Ornelas Carvalho, l’évêque de Leiria-Fatima et président de la CEP,  a confié recevoir ce rapport «avec une profonde émotion et gratitude». «Nous avons entendu des choses que nous ne pouvons pas ignorer, a t-il confié dans une première déclaration aux journalistes. C'est une situation dramatique que nous vivons, ce n'est pas facile à surmonter, et nous ne nous sommes pas trompés sur ce qui allait se passer, mais je voudrais avoir une pensée pour les victimes, c'est pour elles aussi que nous avons fait tout cela».

Un travail en toute indépendance 

Si la plupart des crimes dénoncés dans le rapport sont prescrits, 25 accusations ont été transmises aux autorités judiciaires, qui ont confirmé l’ouverture de plusieurs enquêtes. Mgr José Ornelas Carvalho a également confié que ce rapport sera lu «avec toute l'attention requise, afin de rendre justice aux drames qui ont été révélés». Une session spéciale sera en effet consacrée aux résultats de cette enquête lors d'une assemblée extraordinaire des évêques convoquée le 3 mars prochain à Fatima. 

En présentant le rapport de la commission, Pedro Strecht a remercié la CEP pour la confiance accordée aux experts et la mise à disposition de moyens pour que le travail puisse être réalisé et se poursuivre «toujours en totale exemption et indépendance». «Nous espérons tous que ce travail portera ses fruits, a poursuivi le pédopsychiatre, et pourra constituer une nouvelle étape dans ce que nous souhaitons le plus, à savoir le bien-être des enfants et la connaissance par l'Église elle-même de ce qui n'a pas fonctionné dans le passé, avec la perspective positive de construire un nouvel avenir».

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13 février 2023, 15:11