La joie des catholiques de Bahre?n, artisans de dialogue
Bien sûr, toute l¡¯attention du grand public et des observateurs du Saint-Père sera focalisée sur la dimension interreligieuse de ce voyage apostolique du Pape François à Bahreïn. Mais pour les catholiques de ce royaume du Golfe persique, la venue du successeur de Pierre est historique et une occasion rare de le rencontrer et de l¡¯écouter. «On est très touchés, très heureux, confie Brice Lecat, un Français vivant à Bahreïn avec sa famille depuis quatre ans. C¡¯est historique pour le Moyen-Orient et pour Bahreïn qui est un endroit où il y a une vraie coexistence des communautés internationales, des religions, où la liberté de culte est une réalité. Ce n¡¯est pas virtuelle, ce n¡¯est pas factice», poursuit ce banquier, père de six enfants.
«Nous sommes très fiers et très honorés» confirme Jean de Tinguy qui vit à Bahreïn depuis 1977. «Tout le monde se respecte» poursuit-il, expliquant que la population locale est habituée à accueillir des expatriés et des étrangers. Cette coexistence, elle est saluée par le père Fayed Charel, prêtre maronite libanais, à la tête de cette paroisse francophone. La fraternité vantée par le Pape passe chaque jour «par le respect mutuel, l¡¯accueil, le dialogue, la vie normale» explique-t-il, mais «aussi en priant, les uns et les autres, pour la paix», poursuit-il.
Dialoguer pour la paix
La visite de François à Bahreïn est ainsi «un moment historique d¡¯ouverture entre Orient et Occident, de dialogue dont notre monde a tellement besoin en cette période où nous trouvons plus de fermeture et d¡¯hostilité entre les ethnies et même les religions», estime Mgr Joseph Naffah, le vicaire patriarcal maronite des pays du Golfe.
Même analyse chez le frère Emmanuel Pisani, directeur de l¡¯Institut dominicain des études orientales du Caire, invité à participer au forum pour le dialogue entre Orient et Occident que le Pape a conclu vendredi matin. «Aujourd¡¯hui, c¡¯est soit le dialogue soit la guerre», constate-t-il. Dans ce sombre contexte, «la présence du Pape est symboliquement très importante parce qu¡¯elle est le message que le dialogue est possible. Elle s¡¯inscrit dans le temps» explique le dominicain. Pour lui, «il y a une culture du dialogue» que les rencontres annuelles du Pape avec de hauts représentants musulmans entretiennent.
Un dialogue que les catholiques de Bahreïn, forts de leur diversité, entretiennent aussi à leur niveau. Ils relèvent à leur manière, au quotidien, le défi que le Pape leur a décrit lors de la messe dans la matinée du samedi 8 novembre: «pour être des enfants du Père et construire un monde de frères, c¡¯est d¡¯apprendre à aimer tout le monde».
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