En Asie mineure, de nouveaux ±èè±ô±ð°ù¾±²Ô²¹²µ±ðs sur les traces de saint Paul
Fausta Speranza – Antioche, Turquie
25 personnes, dont des prêtres et des journalistes, sont en Turquie depuis lundi 7 novembre avec l'Opera Romana Pellegrinaggi ( – Å’uvre romaine des pèlerinages), organe du Saint-Siège, afin de redessiner de nouveaux chemins de pèlerinage. L’ambition est de relancer les itinéraires sur cette terre qui, en raison de l'extraordinaire valeur de l'effort d'évangélisation de saint Paul, représente une seconde Terre Sainte.
Antioche, carrefour des cultures
Nous sommes partis d'Antioche sur les rives de l’Oronte, un de ces centres urbains qui appartient à cet arc idéal de civilisation ayant marqué l'histoire de l'humanité de la Mésopotamie à l'Anatolie, en passant par le Levant. Aujourd'hui, elle s'appelle Atay Antachia. C'est la ville où, selon le chapitre 11 des Actes des Apôtres, l'expression «chrétiens», c'est-à-dire les disciples du Christ, a été utilisée pour la première fois. C'est ce que rappelle le père Domenico Bertogli, qui nous a accueillis dans la petite église autour de laquelle se rassemble la communauté catholique, laquelle compte aujourd'hui une centaine de fidèles sur 1100 chrétiens.
Des lieux d'exception
Il faut visiter la grotte de Saint-Pierre qui, même si elle ne correspond pas vraiment au lieu où Barnabé, Paul et Pierre se sont rencontrés, raconte néanmoins l'histoire transmise au fil des siècles des rencontres et des prières des apôtres avec les communautés nées de la prédication aux païens, à ceux qui, sans être juifs, voulaient embrasser le credo de Jésus.
Il semblait difficile pour certains de les admettre et il y eut une sérieuse confrontation, jusqu'à l'ouverture encouragée par l'apôtre même des Gentils, Paul. Barnabé avait rappelé Paul de Tarse précisément pour suivre l'évolution de la situation. Le reste est raconté dans les Actes des Apôtres, à commencer par les trois voyages extraordinaires de saint Paul à partir du deuxième des lieux à ne pas manquer: le port de Séleucie en Piérie. Le musée de la ville, qui abrite une riche collection de mosaïques provenant de villas romaines, mérite également une visite du lieu, témoin d’une richesse historique et culturelle sans pareille: l'histoire des Hittites, des Perses, des Macédoniens, des royaumes hellénistiques, avant d'arriver aux Romains et à leurs villas, et de se poursuivre avec les Byzantins, les Croisés, les Républiques maritimes de Venise et de Gênes, les vagues de migration qui ont amené les Seldjoukides, les Mongols, puis la domination des Ottomans. Des histoires de guerres mais aussi d'interpénétration des civilisations. Jusqu'aux événements d'il y a environ 100 ans, de la première guerre mondiale, lorsque sur ces mêmes terres, l'Anatolie et la Thrace orientale, théâtre d'occupations et de persécutions, derniers signes évidents d'une présence chrétienne, ont été anéantis.
Les pierres vivantes de la foi aujourd'hui
On ne peut pas dire qu'il reste grand-chose des pierres qui abritaient d'autres noms illustres d'Antioche, comme saint Luc ou saint Jean Chrysostome, qui en étaient originaires. Mais il y a les pierres vivantes dont parle le père Bertogli: «La liturgie de la foi est vécue ici comme elle l'était pour les premiers chrétiens, dans une maison-église. Il s'agit en fait d'une maison traditionnelle où une pièce devenue chapelle a été enrichie de peintures, parmi lesquelles se détache la carte de la parabole géographique parcourue par Paul. Et ce n'est pas seulement une question d'espace». Le père Bertogli explique la longue aventure qui a conduit à la possibilité de préserver l'église: «Il n'a pas été facile, explique-t-il, d'obtenir les titres de propriété. Après des années de demandes, l'objectif a été atteint en 2006».
Avec simplicité, le père Bergogli évoque les 26 baptêmes qu'il a célébrés pour des personnes issues de familles non catholiques en 35 ans de présence à Antioche. Ses paroles deviennent une communion vivante et son témoignage transforme ce qui pourrait sembler être un voyage en un pèlerinage: la dimension historico-archéologique, en effet, n'est qu'une base pour redécouvrir la dimension spirituelle de ces lieux.
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