Abus: plusieurs évêques français mis en cause dont le cardinal Ricard
Xavier Sartre – Cité du Vatican
«Un choc». C’est ainsi que Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence épiscopale française, définit la nouvelle qu’il a transmise lors d’une conférence de presse qui n’était pas prévue initialement ce lundi après-midi à Lourdes, alors que l’épiscopat est réuni pour son assemblée plénière d’automne. L’agenda de cette rencontre avait déjà été bouleversé par les révélations sur les mesures prises par le Saint-Siège à l’encontre de Mgr Santier, évêque émérite de Créteil. Les débats l’ont été davantage encore par la révélation faite par le cardinal Jean-Pierre Ricard, ancien évêque de Grenoble, ancien archevêque de Montpellier et archevêque émérite de Bordeaux, deux fois président de la CEF. Le choc de ses pairs est à la mesure de &±ô²¹±ç³Ü´Ç;±ô’e²õ³Ù¾±³¾±ð&°ù²¹±ç³Ü´Ç; qu’ils lui portaient.
La veille, dimanche 6 novembre, le cardinal Ricard leur a transmis un communiqué dans lequel il déclare: «J’ai décidé de ne plus taire ma situation et de me mettre à la disposition de la justice tant sur le plan de la société que celui de l’Église». C’est pour lui «une démarche difficile, mais ce qui est premier c’est la souffrance vécue par les personnes victimes et la reconnaissance des actes commis, sans vouloir cacher ma responsabilité», poursuit-il.
Revenant sur les faits, il explique: «Il y a trente-cinq ans donc, alors que j’étais curé, je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de quatorze ans», sans donner plus de précisions sur ses actes. «Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables», reconnait-il avant d’ajouter: «Je m’en suis expliqué avec elle et lui ai demandé pardon, ainsi qu’à toute sa famille».
Le cardinal Ricard annonce en conséquence «prendre un temps de retraite et de prière», avant de demander pardon à celles et ceux qu’il a blessés et qui vivront cette nouvelle comme une véritable épreuve. Les faits ont été l’objet d’un signalement au procureur, a expliqué Mgr de Moulins-Beaufort.
Diversité des cas et des faits
Le président de la CEF, après cette révélation «inédite» dans sa forme, a-t-il estimé, a ajouté qu’en tout, onze évêques ou anciens évêques sont ou ont été concernés par des affaires d’abus. Huit sont ou ont été mis en cause pour abus ou non-dénonciation. L’un d’entre eux est décédé. «Deux autres, qui ne sont plus en fonction, font l’objet d’enquêtes aujourd’hui de la part de la justice de notre pays après des signalements faits par un évêque et d’une procédure canonique; un troisième fait l’objet d’un signalement au Procureur auquel aucune réponse n’a été donnée à ce jour et a reçu du Saint-Siège des mesures de restriction de son ministère», a détaillé Mgr de Moulins-Beaufort, ajoutant qu’il existait une «grande diversité des situations, des faits commis ou reprochés».
Les évêques concluent leur assemblée d’automne à Lourdes, mardi 8 novembre.
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