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Première lecture: Am 8, 4-7

Psaume: Ps 112 (113), 1-2, 5-6, 7-8

Deuxième lecture: 1 Tm 2, 1-8

Évangile: Lc 16, 1-13

Chers frères et sÅ“urs, les lectures de ce 25è dimanche du temps ordinaire nous invitent à un examen de conscience et à un discernement sur notre manière de vivre avec les autres. La première lecture nous rapporte la protestation du prophète Amos face aux structures sociales basées sur l’injustice et l’exploitation des pauvres. En effet, sous le règne de Jéroboam II, la Samarie traversait une période de prospérité économique. Logiquement, cette situation devrait permettre d’améliorer la situation de la population. Mais ce n’était pas le cas. Les gens croupissaient dans la misère et la richesse n’était détenue que par une classe privilégiée. Et pire encore, l’enrichissement des uns provenait de l’appauvrissement des autres.

Cette société du prophète Amos où sévissaient l’injustice, l’impunité, l’exploitation des plus faibles par les plus forts; cette société dans laquelle la joie et le bonheur de certains ne produisaient que la misère des autres est-elle différente de la nôtre aujourd’hui? Les paroles du prophète Amos nous interpellent et nous invitent à un examen de conscience sur la manière dont nous acquérons nos richesses. Aujourd’hui encore, nos sociétés ont besoin des Amos pour la construction d’un monde plus juste et plus fraternel. Mais faudrait-il encore que nous les écoutions.

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous demande de prier pour tous les hommes. Mais face à certaines situations déplorables de nos sociétés et de nos pays, il peut être difficile de sentir en nous l’élan de prier pour nos chefs d’État ou pour ceux qui ont une parcelle d’autorité. Toutefois, nous sommes invités à ne pas laisser la colère ou les disputes influencer l’élan de notre prière. Nous avons donc le devoir de prier pour les responsables de nos sociétés afin que le Seigneur touche leur cÅ“ur pour que leurs actions et leur politique favorisent une vie plus humaine et une société plus prospère.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus nous invite à un discernement face à l’argent trompeur. S’il est vrai que l’argent peut contribuer à notre bonheur, il n’en reste pas moins qu’il peut aussi devenir une idole. Voilà pourquoi Jésus nous met en garde contre l’argent trompeur, car il peut nous faire croire que tout notre bonheur dépend de lui, et qu’il nous appartient à nous seuls. Or, à la mort, notre richesse et notre gloire ne descendent pas avec nous. À travers cette parabole, le Christ ne nous demande pas de mépriser l’argent. Mais il nous invite plutôt à ne pas y être trop attachés et à nous en servir comme un moyen et non comme une fin. Car, nous n’en sommes que des intendants. L’intendant menacé de licenciement a été malhonnête avec les biens de son maître. Cependant, ce qui est mis en évidence ici est son habileté à trouver très vite une solution astucieuse pour assurer son avenir.

L’histoire de ce gérant malhonnête nous interpelle. Nous sommes souvent très ingénieux à trouver des moyens malhonnêtes et astucieux pour gagner de l’argent ou pour nous sortir des pétrins. Mais nous en faisons bien peu pour que règnent la paix et l’amour. Nous consacrons plus de temps à des choses qui détruisent et divisent qu’aux choses qui construisent et rétablissent nos relations. Nos réflexions portent plus sur des moyens qui nous permettent plus d’exploiter les autres que de leur permettre d’évoluer. Que serait notre monde si nous devenons plus habiles à trouver des solutions de paix, d’amour et de réconciliation?

En ce dimanche, que le Seigneur nous accorde la grâce de devenir plus habile à trouver des solutions pour une société plus humaine, plus juste et plus prospère.