Méditation du 20ème dimanche du Temps Ordinaire C: «Jésus nous conduit à la Vie nouvelle»
Lectures : Jr 38,4-6.8-10 Ps 39 He 12,1-4 Lc 12,49-53
Les textes lus ce dimanche rappellent combien les résistances à accueillir la Parole de Dieu peuvent être fortes. Elles peuvent être fortes dans le monde, dans nos familles et communautés, et en nous-mêmes.
Le prophète Jérémie avait profondément déplu aux va-t’en-guerre de Jérusalem lorsqu’il avait déclaré : « Ainsi parle le Seigneur : Cette ville sera bel et bien livrée aux mains de l’armée du roi de Babylone, qui la prendra. » Jérémie était regardé comme un prophète de malheur, un homme qui invitait ses concitoyens à la reddition devant une armée étrangère … un homme qui annonçait la défaite à un peuple qui s’éloignait du Seigneur. Il fut donc jeté dans une citerne, où la mort l’attendait. Seule une intervention royale le sauva de ce destin.
La lecture du livre des Hébreux entendue aujourd’hui nous rappelle que nous sommes précédés par une multitude de témoins qui ont résisté jusqu’au sang dans leur lutte contre le péché. Dans cette lutte, ils suivent le chemin tracé par Jésus, de la passion à la résurrection.
Enfin, dans l’extrait de l’Evangile de Luc proclamé ce dimanche, nous entendons Jésus dire à ses disciples qu’il est venu apporter un feu sur la terre, qu’il est venu passer par un baptême radical (ce baptême qui se traduira par l’expérience de la passion et de la résurrection). L’itinéraire de Jésus provoquera des divisions, au sein d’une même famille, entre ceux qui accueilleront la vie en Jésus et ceux qui la refuseront.
Ces différentes lectures ne font pas dans la demi-mesure. Elles nous disent la réalité du combat spirituel qui se déroule effectivement dans le monde, dans nos familles et communautés, et en nous-mêmes. Comment vivre ce combat spirituel ? Nous devons faire silence et apprendre à lire les différents mouvements qui agitent nos cÅ“urs : ceux qui nous portent à une joie excitante et éphémère, ceux qui nous laissent perplexes, ceux qui nous conduisent à des décisions radicales et mûrement posées, ceux qui sont accompagnés d’un calme profond et d’une paix intérieure. En fait, ils sont nombreux les mouvements intérieurs qui se donnent rendez-vous dans le quotidien de nos existences, mais il nous faut faire l’effort de nous arrêter de courir à droite à gauche pour les repérer et en découvrir le sens. Nous reconnaîtrons alors que par certains côtés nous sommes attirés vers quelque chose que nous ne parvenons pas à nommer d’un autre mot que « la Vie » et que par d’autres côtés cet appel vers la « Vie » se heurte à tant d’habitudes, de préjugés, de traits de caractère hérités de la culture de nos peuples, de nos milieux d’origine et des choix mal avisés que nous-mêmes avons pu poser à un moment ou à un autre de notre parcours. Nous pourrons reconnaîtrons que « cette Vie » n’est pas une idée, mais qu’elle a un visage : celui de Jésus-Christ. Vivre le combat spirituel, c’est entrer dans une expérience de conversion qui nous fait choisir cette « Vie » (avec un grand V) que nous découvrons, quand bien même cela pourra nous mettre en difficulté avec notre entourage et nous inscrire en porte-à-faux avec l’air du temps.
Nous pouvons regarder comment Jésus, dans les Evangiles, a vécu ce combat spirituel : comment il a appelé ses contemporains à découvrir la miséricorde, comment il a réinséré dans la société ceux qui en étaient exclus, comment il s’est libéré de tout préjugé à l’égard des étrangers, comment il s’est donné lui-même radicalement, comment il s’est tenu dans une écoute permanente de Celui qu’il appelait son Père et qu’il désignait à ses disciples comme leur Père. Le combat spirituel n’est pas une lutte entreprise par quelque super-héros volontariste. Il est la voie empruntée par Jésus pour conduire ses contemporains, quels qu’ils soient, vers une « Vie nouvelle ».
Puissions-nous, nous-mêmes, suivre Jésus sur cette voie.
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