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Lectures: Sg 18, 6-9; Ps 32 (33), 1.12, 18-19,20.22; He 11, 1-2.8-19; Lc 12, 32-48

Les lectures bibliques de ce 19e dimanche du temps ordinaire nous invitent à méditer sur la manière dont nous attendons les promesses de Dieu. Dans la vie, il nous est souvent difficile d’attendre et d’espérer sans des signes palpables de l’aboutissement d’une promesse, d’un projet ou d’une meilleure vie. Mais dans l’évangile de ce dimanche, le Seigneur nous recommande trois attitudes indispensables : veiller, se tenir prêt et rester en tenue de service. En effet, en écrivant ces pages de l’évangile, saint Luc s’adressait à des chrétiens qui étaient confrontés à un doute. Ces derniers attendaient le retour du Christ dans sa gloire pour les emmener dans son Royaume. Mais le temps passait, et aucun signe ne rassurait du retour du Christ. Et ils se demandaient s’ils n’avaient pas été trompés.

Aujourd’hui, la promesse du retour du Christ semble ne plus être une préoccupation particulière comme aux premiers siècles de l’Église. Mais dans la vie, chacun fait l’expérience de l’attente. Et attendre peut devenir parfois très long. Le bonheur et l’amour tant attendus n’arrivent presque jamais. La paix et l’amitié voulues dans nos relations humaines tardent à s’établir. La compréhension mutuelle et la réconciliation tant espérées ont du mal à se réaliser. Les blessures tardent à se cicatriser et la guérison se fait toujours attendre. L’attente peut devenir parfois triste, sombre et même angoissante ; de sorte que « beaucoup se demandent : qui nous fera voir le bonheur » ? (Ps 4, 6). La nuit de l’attente n’en finit pas. On finit par se lasser et par se résigner ; et la vie devient un exercice infini de patience.

Chers frères et sÅ“urs, en ce dimanche, le Seigneur nous demande de rester éveillé et de tenir notre lampe allumée. Mais qu’est-ce que cela veut dire pour nous aujourd’hui ? La lampe allumée, c’est bien notre foi, symbolisée par la bougie que nous avons reçue le jour de notre baptême. Elle doit rester allumée, cette lampe. Et notre foi doit rester vive et active malgré la lourdeur de l’attente. Nous sommes appelés aujourd’hui à rester fermes dans la foi et joyeux dans notre espérance afin de ne pas nous décourager, même si les choses tardent à se réaliser. Dans le livre de la Sagesse, nous voyons comment la foi avait soutenu l’assurance des Pères malgré l’épreuve de la nuit de la délivrance pascale. Et la lettre aux Hébreux nous présente la foi irrésistible d’Abraham qui a quitté son pays, obéissant à l’appel et à la promesse de Dieu.

Chers frères et sÅ“urs, « la foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas » encore (He 11, 1). Ce que nous attendons dans foi et la prière, nous devons croire que cela nous est déjà donné. Aujourd’hui encore, le Christ nous rassure en nous donnant une parole d’espérance et de courage : « sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc, 12, 32). Ce royaume de paix et de joie est donc un acquis, même si les apparences de notre vie n’en donnent pas l’air. Désormais, notre devoir est de ne pas nous lasser ; mais de rester en tenue de service. Munis de notre foi et de notre espérance nous ne devons plus nous laisser distraire par les épreuves de la vie. Car, nous sommes créés pour être heureux et nous devons toujours tendre vers ce but.

En ce dimanche, prions pour que nous sachions user des biens que le Seigneur met à notre disposition, en restant toujours en tenue de service. Seigneur, que ton amour soit sur nous, comme notre espoir est en toi.