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Première lecture: Pr 8, 22-31

Psaume: Ps 8, 4-5, 6-7, 8-9

Deuxième lecture: Rm 5, 1-5

Evangile: Jn 16, 12-15

Chers Frères, Chères SÅ“urs,

Le dimanche passé, nous avons clôturé le temps pascal par la célébration de la Pentecôte. Pour reprendre le Temps Ordinaire, qui a été suspendu avec l’entrée en carême, l’Église nous donne, aujourd’hui, à contempler le grand mystère de la Sainte Trinité. Pourquoi contempler ce mystère à la sortie du temps pascal ? C’est parce que l’Église nous invite à vivre notre vie chrétienne, dans le quotidien, sous l’auspice du mystère de la Sainte Trinité. Car, ce mystère nous révèle la logique même de Dieu, sa vie intérieure.

En effet, la Sainte Trinité nous révèle d’abord l’unicité de Dieu. «Dieu est l’Unique, le seul Dieu : il n’y en a pas d’autres». Et si Dieu est l’unique, il n’y a pas de confusion en lui. La confusion s’installe quand il y a multiplicité d’intérêts, qui crée la différence. Or, l’unité des trois personnes de la Trinité est tellement intense, que la connaissance de l’un est la connaissance de l’autre. Ainsi, Jésus dira à Philippe: «qui m’a vu a vu le Père!». Jésus et le Père sont un. Et cette unité s’exprime dans l’Esprit qui reprend ce que le Père donne au Fils pour le faire connaitre à nous qui sommes devenus ses enfants par la mort et la résurrection de cet Unique Fils.

Ainsi, le Dieu unique que nous adorons n’est pas fermeture sur soi, mais toujours déjà ouverture et don de soi-même. C’est ainsi que dans l’Évangile qui nous est proposé aujourd’hui, Jésus nous dit: «Tout ce que possède le Père est à moi!». Et qu’est-ce que Dieu possède en premier sinon la vie? C’est pourquoi il donne vie au Fils, de manière à ce que Jésus puisse nous le manifester comme Père. Et la première lecture nous enseigne que le Créateur de la vie trouve ses délices dans ce don de lui-même en son Fils. Ainsi, lorsque le Père crée le monde, Il ne le fait pas pour lui, mais pour son Fils, pour l’établir comme héritier de toutes choses et unir toutes choses dans les cieux et sur la terre en lui. Et, lorsque Jésus vient sur la terre, son désir est de plaire au Père et de lui obéir, le glorifiant par le don de sa vie. Aussi, quand, sur la croix, le Fils rend-il l’Esprit (l’Esprit du don de soi), c’est pour que la volonté du Père s’accomplisse dans le Fils; cette volonté étant d’amener toute créature à son accomplissement, sauvant toute l’humanité et tout l’univers. La Trinité nous révèle ainsi que Dieu est l’amour même désintéressé.

Si donc, pour fêter le mystère de la Sainte Trinité, l’Évangile de ce dimanche insiste sur le don de l’Esprit Saint en chacun de nous, c’est pour nous rappeler que ce même Esprit doit être en nous l’accomplissement de la volonté de Dieu de tout ramener vers le Fils. Notre vie, en ce temps ordinaire, doit être l’accomplissement, le retour de nous-mêmes dans le sein de Dieu par Jésus-Christ. Au quotidien de notre vie, nous sommes invités à ne pas rendre vaine la Pâques soufferte par Jésus Christ pour nous ramener vers le Père; nous sommes invités à rendre fécond «l’amour de Dieu qui a été répandu dans nos cÅ“urs par l’Esprit qui nous a été donné».

Prions donc le Seigneur pour que le mystère de la Trinité nourrisse notre vie de chaque jour; témoignant, jour après jour, de l’immense amour du Père manifesté dans le don de son Fils. Prions pour que, comme nous le révèle le mystère de la Sainte Trinité, aucune particularité, qui peut caractériser chacun de nous, ne constitue un motif de confusion ou de division. Ainsi, comme le Père, le Fils et le Saint Esprit sont Un, nous trouverons notre unité en Dieu, et nous vivrons unis comme des frères les uns avec autres.

Amen!