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Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican

L’épiscopat congolais a exprimé son inquiétude face à la dégradation de la situation sécuritaire dans la province orientale du Nord-Kivu, suite à l’intensification des combats entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23. Dans une déclaration publiée vendredi 27 mai à Kinshasa, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) déplore une situation qui cause tant des pertes en vies humaines.

La région des Grands Lacs aspire à une paix durable

Les évêques s’étonnent que ces affrontements surviennent alors que quelques semaines plus tôt les Chefs d’Etat de la sous-région des Grands Lacs et les groupes armés, réunis à Nairobi «ont pris l’engagement de conjuguer les efforts pour instaurer la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo».

Au-delà des bonnes intentions exprimées lors des pourparlers de paix dans la capitale kényane, la Cenco invite les participants «à être sincères et véridiques dans cet engagement en conformant leur comportement à ce qui a été décidé et proclamé». Les évêques exhortent les parties prenantes à penser au Peuple de la région des Grands Lacs qui «aspire à une paix durable grâce à une meilleure coopération qui puisse bénéficier aux générations actuelles et à venir». 

Le peuple congolais attend le Pape

La déclaration des évêques congolais parle également de la prochaine visite du pape dans le pays. Au cours de ce voyage apostolique François se rendra notamment à Goma, le chef-lieu de la province martyre du nord-Kivu.

«Le peuple congolais, qui a trop souffert et dont les larmes ne cessent de couler à cause des conflits pour des intérêts partisans, se mobilise pour accueillir en juillet prochain le Saint Père, le Pape François, qui vient en artisan de paix et en tant qu’apôtre de la réconciliation», soulignent les prélats. «Ce n’est ni juste ni honorable de tenter d’empêcher à ce Peuple cet instant de bonheur qui sera une source de bénédiction pour notre pays la RD Congo», ajoutent-ils. 

«Le cauchemar de la guerre a trop duré»

Pour les évêques congolais, il est temps de mettre fin à la guerre, car «les armes n’ont jamais été une solution efficace aux revendications fussent-elles politiques». L’histoire de la sous-région, rappelle la Cenco, montre clairement que «l’usage de la violence donne un semblant de paix à ceux qui l’utilisent. Il constitue en même temps une plantation des jalons pour les violences à venir».

Ne pas céder à la panique

Dans la conclusion de leur déclaration, les prélats convient la population congolaise à être solidaire de l’armée et de dénoncer les ennemis de la paix. Au peuple de Dieu qui est à Goma, ils ont demandé de ne pas céder à la panique, mais de continuer à «se mobiliser pour réserver au Saint-Père un accueil digne de lui».

C’est depuis jeudi 19 mai que les affrontements ont repris entre l’armée congolaise et les combattants du Mouvement du 23 mars, suite à l’attaque par ces derniers des positions de l’armée et des casques bleus de la MONUSCO (Mission des Nations Unions pour la stabilité en République Démocratique du Congo) dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu. Les combats se sont poursuivis, éclatant également dans le territoire de Nyiragongo, à des dizaines de kilomètres de Goma. Dans la foulée, alors que l’armée régulière s’emploie à faire reculer le M23, le gouvernement congolais a accusé celui du Rwanda de complicité avec le mouvement rebelle, que Kinshasa considère désormais comme groupe terroriste; des accusations démenties par Kigali.