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Federico Piana – Cité du Vatican

Mgr Edward Hiiboro Kussala ne cache pas son excitation: «Jamais aucun Souverain pontife n'a franchi nos frontières, c'est une première». La visite du Pape François au Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, sera historique et sans précédent.

Dès à présent, ce voyage s’organise dans ses moindres détails: «La préparation de notre Église locale est avant tout spirituelle. Chaque jour, dans toutes les paroisses du pays, une prière spéciale pour le Saint-Père est récitée, selon le souhait de la conférence épiscopale», explique l’évêque de Tombura-Yambio, dans le sud-ouest du pays. Mais les préparatifs matériels sont également lancés. À Juba, la capitale où le Pape se rendra, «nous construisons un grand autel et nous aménageons tous les endroits où il passera. En outre, chaque diocèse essaie de trouver comment faire en sorte que les fidèles puissent atteindre Juba sans trop de problèmes.»

Un message pour l'Afrique et le monde

Lors de ce voyage, envisagé comme un pèlerinage Å“cuménique pour dire non à la violence, le Pape sera accompagné du primat de l'Église anglicane et du modérateur de l'Église d'Écosse. Cet aspect Å“cuménique est très important pour l’Église locale, «il sert à unir tous les chrétiens du pays». Ils y représentent 90% de la population. «Ce geste peut donc générer l’unité et favoriser le dialogue. Il peut nous permettre, en somme, de comprendre qu’on doit travailler de concert pour reconstruire la paix», affirme Mgr Hiiboro Kussala.

Actuellement, la violence est sporadique et se produit là où les rebelles sont encore présents, mais l’évêque souligne qu’une paix relative règne dans une grande partie du pays. «Je suis sûr que la nouvelle du voyage du Saint-Père est à l'origine de cette tranquillité», confie-t-il. Pour Mgr Hiiboro Kussala, sa venue peut déclencher un processus susceptible d'apporter une véritable paix. «La visite du Pape surprendra tout le monde, même ceux qui sont habitués à la violence. Le message du Pape François sera un message de paix, et je suis sûr que les gens ouvriront leur cÅ“ur. Ce sera un exemple non seulement pour le Soudan du Sud, mais aussi pour l'ensemble de l'Afrique et du monde».