Méditation 6ème dimanche de Pâques: "L’œuvre de l’Esprit"
Chers frères et sÅ“urs en ce sixième dimanche de Pâques, les textes bibliques nous préparent déjà à la solennité de la Pentecôte.
La première lecture nous renseigne sur la première crise interne de l’Église. En effet, l’ouverture de l’Église à d’autres peuples avait provoqué quelques difficultés. À Antioche, les chrétiens d’origine païenne ne voulaient pas s’astreindre aux pratiques juives. Cela mécontenta les chrétiens d’origine juives et certains étaient même venus exprès de la Judée pour leur dire que s’ils n’acceptaient pas la circoncision selon la loi de Moïse, ils ne pouvaient pas être sauvés. Cette crise posa une question fondamentale à l’Église : faut-il nécessairement passer par les pratiques juives pour être sauvé ? Cette question ne touchait pas seulement au salut en Jésus-Christ. Elle mettait aussi à l’épreuve l’organisation de l’Église. Faut-il viser une uniformité des rites et des pratiques pour mieux vivre la communion et la catholicité de l’Église ? Cette situation a été l’objet du tout premier synode des Apôtres. Sous la mouvance de l’Esprit Saint, les Apôtres et les anciens de l’Église avaient su recentrer la foi des chrétiens sur le Christ et indiquer quelques mesures pratiques pour la vie de l’Église.
Ces questions qui se posaient à l’Église primitive ne sont pas étrangères à la situation qui prévaut aujourd’hui dans notre Église qui se veut une Église plus synodale. En effet, l’ouverture de l’Église à d’autres peuples est-elle un abandon des fondamentaux de la foi chrétienne ? La pluralité des rites et des cultures dans l’Église est-elle une entorse à son unité ? La mission de l’Église est-elle d’être à l’écoute de l’Esprit Saint et de travailler au salut des hommes et des femmes en Jésus-Christ ou de sauver des traditions ? L’Église ne saurait être fermée sur elle-même en obligeant les nouveaux chrétiens à suivre des traditions qui ne relèvent pas nécessairement du salut en Jésus-Christ. Le christianisme peut s’exprimer dans toute culture, et l’Église doit être ouverte à la richesse d’autres traditions. C’est d’ailleurs le message que saint Jean nous rapporte dans la deuxième lecture. La nouvelle Jérusalem est le peuple saint, ouvert aux quatre points du monde. Dieu y habite et il est lui-même le sanctuaire. Et désormais, les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité (Jn 4, 23).
Dans l’évangile de ce dimanche, nous sommes aux dernières heures de la vie de Jésus. L’heure est grave et l’angoisse saisit les cÅ“urs. Jésus sait que lorsqu’il ne sera plus là, des troubles surviendront. Voilà pourquoi il tente d’apaiser ses disciples : « que votre cÅ“ur ne soit pas bouleversé ni effrayé » (Jn 14, 27). Certes, la vie ne sera plus la même, mais l’essentiel est d’avoir foi en Jésus et de garder ses paroles. Et pour nous aider à rester fidèle à sa parole, le Christ nous promet l’assistance de l’Esprit Saint, le Défenseur. Cet Esprit qui vient du Père a un rôle particulier : enseigner et faire souvenir des paroles du Christ.
Chers frères et sÅ“urs, nous devons garder à l’esprit que l’une des plus grandes armes du malin est de nous faire oublier ou négliger l’Amour et les commandements du Seigneur. Voilà pourquoi nous tombons souvent dans le même péché. L’Esprit Saint a pour rôle de conduire l’Église et de raviver en nos cÅ“urs l’enseignement du Christ. Mais pour bénéficier des dons de l’Esprit, nous sommes appelés à faire de nos cÅ“urs la demeure de Dieu. Garder la parole de Dieu consiste à nous aimer les uns les autres.
En ce dimanche, prions pour que le Seigneur envoie l’Esprit qui renouvelle nos cÅ“urs pour que nos vies, nos communautés et notre humanité s’ouvrent à la paix et à la joie.
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