蜜桃交友

Marie Duhamel - Cité du Vatican

«Au nom de la défense et du souci de la vie et de l鈥檌ntégrité des personnes» qu鈥檌ls jugent être «la première condition nécessaire à l鈥檈xercice de la justice et de la paix dans le cadre d'une correcte coexistence», les évêques boliviens demandent aux autorités de permettre à l鈥檃ncienne présidente par intérim d鈥檃ccéder «immédiatement à des soins hospitaliers adéquats».

Incarcérée depuis mars 2021, Jeanine Áñez, 54 ans, a entamé une grève de la faim à la veille de l鈥檕uverture de son procès qui se tient de manière virtuelle depuis le 10 février à La Paz. Elle est accusée d鈥檃voir mené un coup d鈥�état en 2019 contre l鈥檃ncien président Evo Morales et risque douze ans de prison.

Ces derniers jours, son état de santé s鈥檈st à ce point dégradé que vendredi, après une audience, la justice a ordonné son hospitalisation mais le transfert n鈥檃 pas eu lieu. Des centaines de partisans de l鈥檃ctuel parti au pouvoir, le Mouvement vers le socialisme d鈥橢vo Morales, ont  encerclé la prison, en scandant «elle ne va pas sortir» ou «30 ans de prison». Face à l鈥檌mpossibilité matérielle de conduire Jeanine Áñez à l鈥檋ôpital, le juge à ordonner aux médecins de soigner «même contre son grès» l鈥檃ncienne présidente qui se dit aujourd鈥檋ui victime de «tortures psychologiques».

«Sur le point de devenir gravement malade» et, parce que «sa vie est menacée», les évêques, s鈥檌ls interpellent en premier lieu les autorités, demandent à l鈥檃ncienne présidente d鈥檌nterrompre son jeûne. Ils la prient de croire que «la vérité éclatera». Car les évêques exigent également des autorités de l鈥�État «un procès dans le respect des procédures et de la liberté».

Possible dissimulation de la vérité

A la veille de leur communiqué, l鈥�épiscopat bolivien avait déjà pris la parole pour dénoncer «une grave détérioration» du système judiciaire, nécessitant une réforme profonde et radicale pour «garantir une administration de la justice équitable, transparente et libre de toute pression politique ou sociale».

S鈥檌ls dénonçaient la libération moyennant finances d鈥檃uteurs de féminicides pourtant condamnés à la peine maximale «sans droit de grâce», les évêques s鈥檃rrêtent plus longuement encore sur le procès intenté contre les autorités du gouvernement «constitutionnel» de transition 鈥搎u鈥檌l s鈥檃gisse de militaires, de policiers ou de civils; un procès conduit selon eux «entre de graves insuffisances légales et des violations des droits de l鈥檋omme les plus élémentaires», ce qui suscite, poursuivent-ils, «de sérieux doutes» sur une possible dissimulation de la vérité concernant les événements de 2019.

En octobre 2019, des semaines de contestation suivent la réélection contestée d鈥橢vo Morales, celui-ci, lâché par l鈥檃rmée et la police, démissionne et s鈥檈xile. Le 19 novembre, après les démissions en cascade des plus hautes autorités de l鈥�État, Jeanine Áñez alors deuxième vice-présidente du Sénat, prend la tête du pays. «J鈥檃i assumé la présidence sans la demander, sans la rechercher et encore moins l鈥檃ttendre», écrivait-elle la semaine dernière.

En finir avec les manipulations de la justice

Sans s鈥檃rrêter cette fois sur le cas précis de l鈥檃ncienne présidente les évêques répètent que «le peuple de Bolivie veut une administration de la justice dans le strict respect des lois, avec transparence autonomie et un total respect de la vérité».

Ils estiment «urgent de compter sur un système judiciaire idoine et impartial qui diffuse la confiance et l鈥檈spérance à tant de personnes victimes de retard ou de manipulations de la justice». Il faut selon eux éviter de majeurs faits de violence et des affrontements dans le pays pour que «tous nous puissions vivre en paix, en harmonie, dans la sérénité, et que le respect sacré de la vie, des personnes et des droits humains ne soit occulté en aucune circonstance».

Les évêques souhaitent que les promesses de réformes ne tombent pas aux oubliettes: «Il est temps d鈥檃rrêter l鈥檌nstrumentalisation de la justice» écrivent-ils pour pouvoir panser les blessures mais aussi se consacrer à «faire germer les rêves» de chacun et créer, en apprenant les uns des autres, un environnement positif.