Le cardinal Raï salue «l’initiative prophétique du Pape pour le Liban»
Jamal Ward - Cité du Vatican
Le cardinal libanais Béchara Boutros Raï, Patriarche d'Antioche des Maronites, a commenté la journée intense d'hier au Vatican qui a vu le Pape rencontrer les représentants ecclésiaux du Liban pour prier et réfléchir sur le présent et l'avenir du Pays du Cèdre.
Aux côtés du Souverain Pontife tout au long de cette journée, le cardinal Raï, avant de rentrer à Beyrouth, a exprimé sa gratitude envers François pour avoir voulu organiser un tel événement: «Nous avons exprimé au Saint-Père notre reconnaissance pour cette initiative prophétique, qui nous a donné l'élan pour aller de l'avant», a-t-il expliqué au service arabophone de Radio Vatican – Pope.
Un message programmatique
En particulier, le message final prononcé par le Pape François dans la basilique Saint-Pierre à la fin de la prière Å“cuménique, a expliqué le cardinal, sera la ligne directrice vers laquelle s'orientera le travail des Églises du pays. «Notre programme maintenant, pour nous, dirigeants des Églises libanaises, une fois que nous serons de retour, est d'appliquer l'appel que le Pape a lancé. Son mot de la fin englobe l'ensemble du programme», a-t-il assuré.
«Il n'y avait pas besoin de communiqué, ni de recommandation à rédiger. Nous avons tous dit: voici le résultat de l'initiative, de la réunion de prière, ce sera notre travail commun et individuel. Commun, pour mettre en pratique l'appel du Pape ; individuel, pour l'appliquer chacun dans nos propres Églises et le faire ensemble. C'est avec ce grand espoir que nous retournons au Liban», a confié le Patriarche de l’Église maronite.
L’Église maronite, pilier de l’identité libanaise
Les maronites, qui font partie de l’Église catholique, constituent la plus importante communauté chrétienne du Liban, avec environ 20% de la population du Pays du Cèdre, selon des estimations non-officielles. L’État libanais moderne, sous protectorat français de 1920 à 1943 puis indépendant, s’est en grande partie structuré grâce aux élites maronites. Encore actuellement, le système institutionnel prévoit que le chef de l’État et le chef d’état-major de l’armée soient des chrétiens maronites.
Les maronites constituent également une diaspora très puissante, présente notamment en France, en Afrique, aux États-Unis, au Canada et en Australie. L’émigration des jeunes chrétiens constitue néanmoins une préoccupation majeure pour cette communauté qui voit une partie de ses forces vives se disperser. Ces derniers mois, les conséquences dramatiques de l’explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth et de la crise économique et sociale ont amplifié cette tendance à l’émigration.
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