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ONG environnementales et Ă©tudiants manifestent contre la privatisation de l'eau, le 20 mars 2021 Ă  San Salvador la capitale, avant la JournĂ©e mondiale de l'eau du 22 mars. ONG environnementales et Ă©tudiants manifestent contre la privatisation de l'eau, le 20 mars 2021 Ă  San Salvador la capitale, avant la JournĂ©e mondiale de l'eau du 22 mars.  

Salvador: l’Église réitère sa ferme opposition à la privatisation de l’eau

Face au lancement d’une étude pour une nouvelle loi sur l’eau dans le plus petit pays d’Amérique centrale, l’Église locale appelle au dialogue et au débat pour défendre ce bien essentiel, «qui n’est pas une marchandise», comme elle l'a inlassablement répété ces dernières années face à ce problème récurrent et non résolu au Salvador.

C’est par la voix du cardinal Gregorio Rosa Chávez, évêque auxiliaire de San Salvador, que l’opposition s’est faite entendre face au lancement d'une étude pour une nouvelle loi sur l'eau.

«J'espère que la loi sur les ressources en eau sera menée très sérieusement et dans le dialogue pour rechercher la meilleure solution pour la population. J'espère un débat et une discussion vraiment ouverte, car le pays présente de graves lacunes dans ce secteur et les gens ne savent plus où trouver de l'eau potable», le cardinal salvadorien de 78 ans, par ailleurs président de la Caritas Amérique latine et Caraïbes.   

Un droit consitutionnel à l'eau pas encore ratifié

Le 18 juin dernier, en effet, le député Ernesto Castro, président de l'Assemblée législative, ainsi que les législateurs de la Commission de l'environnement et du changement climatique, ont reçu un projet de réglementation sur l'eau préparé par le gouvernement salvadorien. En 2020, le Salvador reconnaissait l’accès à l’eau comme un «droit constitutionnel», mais cette mesure n’est pas encore constitutionnellement ratifiée, ce qu’exige la population venue manifester en nombre devant l’Assemblée législative le 8 juin dernier. 

 

Intitulé «Loi sur l'eau et l'assainissement», la «Ley del Agua», le dernier projet de réglementation est soutenu par le parti «Nouvelles idées», auquel appartient Ernesto Castro, ainsi que par le parti de gauche «Front Farabundo Martí de libération nationale» et le parti conservateur «Alliance républicaine nationaliste».

Une privatisation de l'eau masquée

Il propose notamment la création d’une Autorité salvadorienne de l'eau (Asa) composée exclusivement de représentants du gouvernement, choisis par le président de la République salvadorienne. Cette Asa pourra autoriser les particuliers à utiliser ou exploiter l'eau pour une période maximale de 15 ans, renouvelable. Mais pour les organisations environnementales, ce n'est rien d'autre qu'un pas vers une privatisation totale, contre laquelle l'Église s'est indigné à plusieurs reprises.

En avril 2015, le gouvernement du Salvador décrétait l'urgence nationale en raison de pénuries d'eau, principalement dans le centre du pays, à cause d’une phase de sécheresse prolongée. Au fil des ans, plusieurs propositions de loi ont été présentées en vue d'une réglementation du secteur de l'eau, en particulier pour réglementer et contrôler l’utilisation de l’eau potable dans ce pays le plus densément peuplé d’Amérique centrale.

Un sujet sur lequel l'Église s'était engagée

Dans ce pays toujours marqué par la figure de saint Oscar Romero, l'Église est engagée pour la justice sociale et a toujours milité pour une loi équitable pour la distribution et la gestion de cette précieuse ressource qu'est l'eau, jusqu'alors privatisée, comme dans de nombreux pays d’Amérique latine. L’Assemblée générale des Nations Unies reconnait depuis 2010 le «droit humain à l’eau».

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23 juin 2021, 14:24